Pour ma part, de ce que j’en sais, Machiavel voit dans la morale religieuse et ses modes d’expression codifiés un masque dont doit se servir le puissant, un outil de ruse pour obtenir bonne figure et conserver ainsi la reconnaissance par le peuple de sa haute considération des valeurs morales. Un outil de la panoplie du renard. C’est le « politiquement correct » de l’époque.
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De là que Machiavel serait amoral puisqu’il n’y voit que l’intérêt pratique.
(Il l’est, de fait, amoral, puisqu’il ne lui reconnait pas de valeur au delà de l’outil de puissance.
Il n’est cependant pas immoral puisqu’il exprime l’importance de la réception des actes des puissants par le peuple sur une échelle moral/immoral, c’est qu’il reconnait bien la valeur du sentiment communié du bon et du mauvais dans le calcul stratégique. Il serait d’après ce que j’en comprend un précurseur de l’« éthique » spinoziste, pas dans la théorisation mais dans la pratique).