@Qaspard
Machiavel parle essentiellement de la morale religieuse
puisqu’ elle était la norme de son temps.
Sinon, je vais vous donner un exemple concret de ce passage « La logique de la politique n’exige pas,
non qu’on supprime la morale mais qu’on la subordonne et qu’on la plie aux
nécessités de la puissance. » :
« C’était un peuple féroce que Numa avait à accoutumer
à l’obéissance des lois en le façonnant aux arts de la paix . Il eut
recours à la religion, comme au soutien le plus nécessaire et le plus assuré de
la société civile, et il l’établit sur de tels fondements qu’il n’existe pas de
temps et de lieu où la crainte des dieux ait été plus puissante que dans cette
république, et cela pendant plusieurs siècles. Ce fut sans doute cette crainte
salutaire qui facilita toutes les entreprises du Sénat et de tous ces grands
hommes.
Quiconque examinera les actions de ce peuple en général et
d’une infinité de Romains en particulier verra que ces citoyens craignaient
encore plus de manquer à leurs serments qu’aux lois, en hommes qui estiment
bien plus la puissance des dieux que celle des mortels
L’histoire romaine, pour qui la lit attentivement, prouve
combien cette religion était utile pour commander les armées, pour encourager
le peuple, pour maintenir, fortifier les gens de bien et faire rougir les
méchants.
Où règne déjà la religion, on introduit facilement la
discipline et les vertus militaires ; mais là où il n’y aura que des
vertus militaires sans religion, on aura bien de la peine à y introduire cette
dernière.
Il n’a jamais, en effet, existé de
législateur qui n’ait recours à l’entremise de Dieu pour faire accepter des
lois nouvelles, et qui, il faut l’avouer, étaient de nature à n’être point
reçues sans ce moyen. Combien de principes utiles dont un sage
législateur connaît toute l’importance, et qui ne portent pas avec eux des
preuves évidentes qui puissent frapper les autres esprits ! L’homme habile
qui veut faire disparaître la difficulté a recours à Dieu ; ainsi firent
Lycurgue, Solon et beaucoup d’autres qui tous tendaient au même but ».