Deux exemples à méditer, ils découlent de la même doctrine.
A CUBA : la médecine « bien évidemment la meilleur du monde » est entièrement gratuite. Résultat, à La Havane on vous laisse crever sur le trottoir si vous n’avez pas de dollars pour vous la payer et le seul médicament sur le marché, à part le « no hay » c’est l’aspirine quand il y en a. En province, c’est encore pire, une fracture un tant soit peu compliquée se termine systématiquement par l’amputation. Mais, mais, mais dans ce régime dit parfaitement égalitaire, il ya des cliniques de pointe ( entre autres à Sibonay ) réservées aux aparatchiks du régime, à ceux qui bénéficient de mandats familiaux venant de Miami, aux étrangers qui payeront le prix fort pour leur désintoxication à la cocaïne et pour les problèmes occulaires, un héritage de la formation des BONS docteurs en Union Soviétique.
Ici au LAOS, la médecine, toujours communiste, s’exerce dans des hôpitaux publics à raison d’un dollar la consultation. Le matériel est souvent obsolète, vieillot ou fruit de donations internationales, mais la disponibilité du personnel soignant est exemplaire à défaut d’être toujours efficace et de nombreux médecins étrangers viennent, sous couvert d’ONG ou à titre purement personnel, enseigner leur science aux docteurs locaux qui pourront dès lors progresser. Vous trouverez partout où il y a au moins 500 habitants, une pharmacie assez bien achalandée entre autres en antibiotiques à large spectre pour deux dollars la plaquette, mais faites quand même attention aux dates de préemption, rien n’est parfait. Ceci dit, jamais je n’ai entendu le Laos prétendre qu’il disposait de la meilleure médecine du monde.
Aïe ! Les locaux qui ont les moyens sont persuadés qu’ils trouveront mieux soit en Thaïlande, soit dans des cliniques privées qui font une pub à tout berzingue et, dans bien des cas, ne leur sont guère supérieures.
Franchement, ayant fréquenté tant le système médical d’état cubain que celui du Laos, n’en déplaise aux adorateurs d’un des régimes politiques les plus rétrogrades au monde, l’avantage est à tout point de vue incontestablement en faveur de ce dernier.
Pour en revenir à ton cri du coeur, Chalot, l’hôpital public n’aura jamais l’avantage sur son concurrent privé. L’erreur de nos systèmes sociaux est de permettre aux docs, spécialistes et chirurgiens de prester à la fois dans l’un et dans l’autre. Or, à soins équivalents, d’un côté on gagne beaucoup de fric et de l’autre nettement moins, c’est là que le bât blesse.