• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Rounga

sur Bouddhisme et christianisme - Eléments pour un dialogue interreligieux


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Rounga Rounga 23 septembre 2014 08:57

Il semble en effet que le bouddhisme, tolérant, très peu politique, paisible, soit bien adapté au monde contemporain où les cultures se mélangent et où les diverses confessions cohabitent au sein d’une même société. Il permet également de retrouver, par la méditation, une sérénité qui contraste agréablement avec l’agitation de la vie professionnelle moderne. Ce sont ces éléments qui lui valent son succès aujourd’hui. En revanche, je crains que les occidentaux attirés, avec raison, par ces aspects du bouddhisme, ne se rendent pas compte de ce que cette pratique exige. Ils voient volontiers en Bouddha un puissant coach de développement personnel, mais ne semblent pour la plupart pas conscients que, s’ils veulent aller au bout du chemin pour devenir eux aussi des « Eveillés » (Bouddhas), ils seront obligés de passer par le détachement par rapport à tout ce qui constitue leur vie terrestre et matérielle. Détachement par rapport à ses propres possessions, mais aussi détachement par rapport à soi-même, à toutes les composantes de leur personnalité qu’ils imaginent constitutives de leur être (goûts, opinions, désirs). Il me semble que ce programme n’est pas très éloigné de celui de Jésus, qui recommandait d’haïr son âme, et d’abandonner tous ses biens. Bouddha, certes, ne parle que de détachement, mais le fait d’abandonner atteste que le détachement est complet. Cette façon de ne plus vivre sa vie pour soi revient selon moi au programme préconisé dans L’imitation de Jésus-Christ couramment attribuée à Thomas A Kempis, qui consiste à tout donner au Christ en ne désirant plus rien pour soi-même. Quand on en est à ce stade, la souffrance est surmontée car on ne souffre plus soi-même, mais dans le Christ, qui a une capacité infinie de souffrir pour nous. C’est en ce sens que le martyr du Christ est valorisé selon moi, et il ne faut pas voir là une fascination pour la douleur en elle-même. La douleur est une occasion de rencontrer le Christ, qui est capable de nous aider à la supporter. C’est bien là la raison qui fait du christianisme une religion universelle : la souffrance est le lot de toute existence humaine, ce sur quoi le Bouddha tomberait d’accord.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès