@njama
Tout le monde aura été horrifié en Europe par le massacre perpétré par Breivik, mis à part un écrivassier d’extrême droite et quelques néo-nazis. Mais Breivik, même s’il prétendait défendre des « valeurs » de l’occident, ne se réclamait pas du dieu des chrétiens. Son terrorisme était d’une inspiration politique et fascisante mais non point religieuse. Au reste, on trouverait difficilement dans les Evangiles, sinon dans les pratiques anciennes de l’Eglise, quelque chose qui justifiât explicitement ces sortes d’exactions. Les massacres qui ont suivi en France la Saint-Barthélémy de l’an 1572 ont définitivement vacciné les chrétiens d’Europe contre la tentation des grands massacres. Breivik apparaît donc comme un fou dangereux, mais sa folie qu’aucun texte religieux ne saurait justifier n’est guère contagieuse, au contraire de celle des jihadistes qui s’alimente d’une lecture littéraliste du Coran et surtout des Hadiths qui constituent le socle idéologique du wahhabisme.
Par ailleurs, les derniers papes auront fait l’effort de reconnaître la responsabilité du christianisme dans une très ancienne persécution des Juifs qui devait aboutir à la shoah. Loin d’être désapprouvée par la plupart des chrétiens, cette dénonciation était plutôt souhaitée : les ambiguïtés de Pie XII révélées par les historiens avaient beaucoup choqué. Des points du dogme ont donc été modifiés et certains textes corrigés. J’en parle d’autant plus librement et objectivement qu’étant athée, je me soucie fort peu de prendre la défense du christianisme.
Vous avez raison de dire qu’il faut « balayer devant sa porte », mais c’est une pratique assez courante dans le monde occidental. Desmond Tutu est peut-être devenu cinglé (je n’ai pas lu l’article que vous signalez), mais sa position n’est certainement pas majoritaire.
J’ajouterai que la mauvaise conscience des occidentaux est même probablement excessive : j’ai lu beaucoup d’articles sur ce site. Au lieu d’incriminer les brutes épaisses du « Califat », c’est constamment l’Occident qu’on accuse, comme si les peuples coalisés pour éradiquer cette vérole islamiste étaient les premiers coupables. Dans cette perspective, quand un abruti égorge un pauvre bougre, qui tient le couteau ? Eh bien, c’est vous et moi. Ca ne vous paraît pas un peu délirant ?