Les institutions financières des BRICS
Lors du sommet de Fortaleza,
au Brésil, en juillet 2014, les BRICS ont décidé la création d’une
banque de développement basée à Shanghai et d’un fonds de réserve. La
banque est dotée d’un capital de 50 milliards de dollars qui doit être
porté à 100 milliards de dollars dans deux ans. Elle peut accorder
jusqu’à 350 milliards de prêts pour financer des projets
d’infrastructures, de santé, d’éducation, etc., dans les pays concernés
et, à terme, dans d’autres émergents. Point notable, elle n’assortit pas
ses prêts de conditions contraignantes, comme c’est le cas du FMI, qui
lui « exige des réformes structurelles et une ingérence politique
intolérable en échange de son aide », a expliqué Anton Silouanov,
le ministre des Finances russe. Cette option pourrait séduire nombre de
pays émergents qui, comme l’Argentine, estiment que les conditions du FMI ont causé de sérieux dommages à leurs économies50.
Le fonds de réserve devrait être doté pour sa part de 100 milliards de
dollars destinés à servir en cas de crise de balance des paiements. La
Chine, principal contributeur avec 41 milliards de dollars, peut puiser
dans ce fonds jusqu’à 2,5 milliards de dollar, l’Inde, le Brésil et la
Russie à hauteur de leur contributions, soit 18 milliards de dollars.
L’Afrique du Sud peut elle puiser jusqu’au double de sa contribution,
soit 10 milliards de dollars. L’Inde semble avoir accepté que le siège
de la banque soit en Chine en contrepartie d’une répartition égale des
droits de vote entre les États51.