Bastiat expliquait déjà au XIXème siècle qu’une économie libérale prospérait en plaçant l’intérêt du consommateur, et non celui du producteur, au centre du système, la situation inverse conduisant au corporatisme et à la stagnation économique.
La faute dans votre raisonnement est d’avoir recours à un argument moral pour dénigrer un mode de consommation qui existe avant tout parce qu’il y a une demande de la part du consommateur. A vrai dire, pour beaucoup de gens le choix se fera de moins en moins entre le « normal cost » et le low cost, mais entre le low cost et l’impossibilité pure et simple de consommer.
Et puis quelques remarques :
- il faut faire la distinction entre le low cost dans les transports, où l’on peut parfaitement choisir de voyager moins cher dans des conditions de confort revues à la baisse, et le low cost dans l’alimentaire où là, effectivement, se pose des questions évidentes de sécurité, d’hygiène et d’encadrement des pratiques.
- le low cost va tendre peu à peu vers la gratuité dans de nombreux domaines. Sur internet, il est déjà possible d’accéder à tous les contenus de manière gratuite. Je suis du reste persuadé que les père la morale qui défendent la « valeur travail » sont les premiers à pirater des contenus à tire-larigot. Un de mes cousins a plus de 200 DVD téléchargés et gravés chez lui... un jour que je l’entendais se lancer dans une diatribe contre les intermittents du spectacle, je lui ai demandé si il était conscient qu’il fallait aussi payer les techniciens, etc., qui produisent les contenus qu’il consomme gratuitement, et s’il accepterait lui-même de travailler gratuitement... il a paru surpris. Il consommait gratuitement des films depuis des années grâce à un abonnement low cost à internet, sans s’être jamais embarrassé de considérations d’ordre éthique. Et je vous parle d’un cadre qui doit gagner dans les 4000 ou 5000 euros par mois. Le low cost n’est qu’un business model rendu possible par le cynisme et l’individualisme des consommateurs.
- la valeur travail entre de moins en moins dans la valeur d’échange d’un objet : ce n’est pas le travail de l’ouvrier chinois qui fait que des occidentaux sont prêts à mettre 800 euros tous les deux ans dans un iphone ou 10 euros dans un pantalon. Les maraîchers et éleveurs français vendent pratiquement leur produit à perte. Le prix est déterminé aujourd’hui en grande partie par des facteurs subjectifs (mon désir de consommateur) et financiers (spéculation sur les matières premières, etc.)
- le low cost n’est pas synonyme de piètres performances et de médiocrité technique. L’Inde vient de placer un satellite en orbite autour de mars en appliquant son modèle ultra low-cost à tous les stades de la conception et de la fabrication. La mission a coûté le prix d’un film hollywoodien. Est-ce que c’est bien, est-ce que c’est mal ? Les Indiens en retirent une immense fierté, et les scientifiques partout dans le monde ont salué l’exploit technique et commercial.
Dans quelques années, je pourrai imprimer directement et quasi gratuitement à mon domicile des objets du quotidien téléchargés sur internet. La généralisation de cette pratique détruira à terme des industries entières et mettra au chômage des millions de personne. Mais elle redonnera peut-être une autonomie perdue et un sens à la « valeur échange »’. A mon avis vous vous posez de fausses questions, en réalité déjà tranchées.
13/10 09:46 - Spartacus
@Clogea L’économie est une partie cachée...et l’autre visible.Vous vous concentrez (...)
12/10 15:03 - ETTORE
Le problème n’est pas tant le « low cost » de ces services...... le problème est que, ces (...)
12/10 12:32 - TDK1
SI le low cost se développe, c’est qu’il correspond à une attente des (...)
12/10 11:34 - Croa
Tout à fait, le « low coast » est financé par des défiscalisations, notamment du kérosène, et (...)
10/10 21:28 - Citrik_Elektrik
Le low cost existe à partir du moment où l’offre standard persiste. Les Lidl ont fleuri (...)
08/10 22:46 - lloreen
Le low cost n’ est pas du tout low mais very high...En effet, les personnes paient le (...)
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