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Commentaire de Christian Labrune

sur Petite introduction à l'imposture freudienne


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Christian Labrune Christian Labrune 9 octobre 2014 22:35

"je trouve juste qu’il a soulevé un fameux lièvre. Pour ma part, je n’ai pris chez lui que ce que j’avais besoin pour comprendre Jung, qui met beaucoup d’eau dans la coupe de vin de Freud.« 

@trevise
Freud n’a soulevé aucun lièvre : l’importance accordée à la sexualité, la notion d’inconscient, tout cela était très à la mode à l’époque des premiers travaux de Freud et y voir quelque chose comme une nouvelle révolution copernicienne, ce serait ignorer à peu près tout de ce qu’était l’état de la recherche et des idées à la fin du XIXe siècle. Simplement, ses confrères avançaient avec prudence, en s’efforçant à une certaine scientificité (je pense aux travaux de Janet). Freud, lui, n’a pas les mêmes scrupules et se comporte très tôt comme le gourou d’une secte, et ça marche.

Dans l’ordre du charlatanisme, Jung est tout à fait égal à l’autre. Freud sera resté, et jusqu’entre les deux guerres, un scientiste tout à fait naïf inspiré par des conceptions scientifiques du XIXe siècle devenues obsolètes après les avancées de la physique relativiste et quantique. Jung, lui, est une espèce de rêveur occultiste et si terriblement fumeux que ses théories ont pu immédiatement exercer une grande séduction sur la »science« psychologique des nazis que l’institut Göring entendait promouvoir. Je ne dis évidemment pas que Jung était nazi, mais le fait que les nazis aient fait tant d’efforts pour le récupérer et qu’il y ait, du moins au début, quelque peu consenti me paraît être un signe des plus préoccupants.
Cela me fait penser à ces philosophes que Nietzsche continue à fasciner (je me demande bien pourquoi) et qui tiennent absolument à poser que sa pensée aurait été aux antipodes de l’hitlérisme. Il reste que lorsque je le relis, ce qui m’arrive de plus en plus rarement, et même dans les textes qui n’ont pas été trafiqués après sa mort, j’y trouve une violence conceptuelle et un radicalisme qui me dégoûtent de plus en plus. La philosophie »au marteau", très peu pour moi !


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