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Commentaire de Cl4ud3

sur La « mort compassionnelle »


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Cl4ud3 (---.---.102.72) 3 mars 2007 22:29

à Gabriel

« Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas parce que nous sommes de »jeunes cons" que nous ne respectons pas la vieillesse, sinon, je pense que nous serions pour l’euthanasie...

C’est vrai ça, ça sert à quoi un vieux, à part radoter et raconter sa vie dont les jeunes n’ont pas grand chose à faire. (c’est évidemment ironique)"

vous êtes à côté de la plaque, et vous n’avez pas compris le fond du débat. je subodore que vous avez la chance de ne pas avoir fait l’expérience de la mort, c’est à dire DU moment OU SE FAIT le passage entre l’étincelle et le néant, CET INSTANT OU le coeur cesse de battre...

et où vous êtes là sur le bord du lit, avec dans votre main, la main encore chaude de celle ou celui que vous aimez parce qu’elle était votre mère, votre père, ami... que désormais, il appartient au passé et que plus jamais cette personne que vous aimez ne vous prendra dans ses bras.

...que vous avez envie de refaire battre ce coeur si fatigué, de voir se réouvrir ces yeux qui ont tant pleuré de douleur et de tristesse, d’entendre sa voix vous dire qu’elle a réfléchit et qu’elle voulait continuer à se battre contre ce corps qui s’en allait en lambeaux et qui l’emprisonnait... vous avez envie de tout cela... et pourtant, vous savez que la la meilleure des choses c’était de la laisser partir, de l’aider à se dégager de cette agonie qui durait depuis des des mois, voire des années...parce que pour la première fois son visage est lisse comme si elle dormait...

on ne « pique » pas les « p’tits vieux » ni les gens dans le coma, ni quelqu’un qui a eu un infarctus... la famille, les médecins, les soignants passent par mille hypothèses pour préserver la vie, à condition que celle-ci soit digne. dans ces services d’accompagnements et de soins palliatifs, chaque mort est vécue comme un drame par chaque membre du service, car on ne peut bien entourer un patient que si on a de l’empathie pour lui. car ce qui est important ce n’est pas ce que nous, nous ressentons, mais la manière dont le patient se perçoit valide et non valide, et comment a envisagé de continuer sa vie.


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