Article très intéressant. Néanmoins, il ne parle effectivement pas du problème des déchets nucléaires et manque d’objectivité concernant Super Phénix et la filière des RNR utilisant le sodium liquide.
En effet, d’un côté vous relativisez à raison la dangerosité des REP 900 mais de l’autre vous passez complètement sous silence l’extrême risque du sodium liquide. Rappelons quand même que si le démantèlement de Super Phénix est si long c’est principalement à cause de la vidange du circuit de refroidissement qui doit s’effectuer au goutte à goutte pour ne pas prendre feu. Faire se côtoyer du sodium liquide et du plutonium n’est vraiment, VRAIMENT pas une bonne idée. En faire une application industrielle à grande échelle n’est vraiment pas ce que j’appelle une avancée et EDF qui s’entête sur cette filière avec ASTRID ne peut qu’être critiqué.
Reste que si l’on investissait les budgets prévus dans le démantèlement des centrales à la fabrication de quelques RNR destinés exclusivement à l’appauvrissement des déchets (car si j’ai bien compris, c’est l’une de leurs applications possibles), on solutionnerait un gros point noir de la technologie. Des RNR employant une technologie plus sage que le sodium liquide tel que le plomb fondu serait un choix plus raisonnable.
L’argumentaire présenté dans l’article est tout de même pertinent : on a d’un côté une technologie mature qui comporte ses risques et ses avantages et de l’autre côté des technologies plus ou moins expérimentales dont on peine à nous prouver leur viabilité à grande échelle et leur caractère renouvelable. Alors on parle de batteries pour traiter le problème du stockage mais êtes-vous bien conscients de la dégueulasserie que c’est de produire des batteries d’une telle capacité ? Pour avoir de l’énergie propre chez vous êtes-vous prêts à polluer massivement les sites de productions et d’appauvrir le sous-sol des pays producteurs ?
Les pro-nucléaires ne nous disent certes pas tout et minimisent les catastrophes mais les partisans du « renouvelable » me paraissent tout autant laxistes et subjectifs sur les alternatives qu’ils proposent.