Je crois que c’est beaucoup trop sophistiqué pour que ça soit applicable :
- Tous les parents ne sont pas démissionnaires et ils ne verraient pas d’un bon oeuil que l’école s’accapare le monopole de la morale.
- Rien ne garantit l’indépendance de l’enseignement de la morale, ça se base uniquement sur votre évidence du « bon sens ». J’ai confiance en vous et je vous crois, mais on assiste à tellement de distorsion sur le terme de laïcité, on nage dans la folie entre Boutin et Vallaud-Belkacem. Vous croyez que votre bon sens survivra à ça ?
- A moins d’introduire cette morale diagonalement dans les autres enseignements, la morale deviendra un cours comme un autre, comme l’instruction civique par exemple. C’est extrêmement difficile à mettre en place et à en garantir la qualité et la continuité.
- Ca risque de couter, ça risque de ne pas plaire
Ce sont les premiers vices possibles qui me viennent à l’esprit quant à l’application de votre bon sens. Il doit y en avoir d’autres.
La morale est quelque chose de composite. En partie expérience, en partie savoir, en partie émotion. Vous le savez car vous proposez des choses très intelligentes pour composer sur tous les tableaux.
Mais même si vous réussissez, les valeurs actuelles de notre société ne feront qu’une bouchée du petit soldat de la morale. Toutes les sociétés (patriarcales, tribales...) tombent systématiquement dans le piège consumériste. La concurrence, la différence (ostentatoire si possible) sont des forces trop puissantes pour garantir la cohérence et la pérennité du système après l’école.
A moins de changer la société complètement, il faut agir sur de petites choses fondamentales, modestes, avec un minimum d’efforts et de moyens :
- De petites additions ludiques dans les matières : la théorie du jeu par le jeu en maths
- S’arrêter et apprendre de ses fautes
- En histoire : décrire le contexte, demander l’avis des élèves, expliquer ce qu’il s’est passé
...
Il faut réveiller l’esprit critique, l’esprit auto-critique. C’est la suffisance dans nos croyances, le refoulement permanent de nos erreurs qui rend la société hostile aux valeurs humaines.
Enfin, dernière chose. Je pense que nous rabattre ainsi sur l’éducation aujourd’hui, c’est nous défausser de nos devoirs présents et urgents sur les enfants. C’est une trop belle excuse pour le refiler la dette, les ordures, le chaos que nos parents, et nous, adultes, ont produit. Elle est où la morale chez les adultes ?
Dans mon idéal, l’école durerait toute la vie.
Donc : bon article 