• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Lucas Matheron

sur Et si l'école proposait une éthique humaniste et une spiritualité laïque et démocratique ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Lucas Matheron Lucas Matheron 20 octobre 2014 17:56

Depuis des années, je schématise en disant qu’il faudrait enseigner la philosophie aux enfants avant le portugais (ou le français, mais je suis au Brésil...) et je salue cette notion de « spiritualité laïque » (qui me fait penser à Conte-Sponville) que vous introduisez ici.

En effet, si la laïcité a bien déconstruit le discours dogmatique de l’Église, elle n’a pas été accompagnée de la nécessaire base de réflexion qui permette aux individus l’indépendance et la capacité de choisir, ou de savoir choisir. 

En fait, elle avait été remplacée par les leçons de morale que certains ont connu du temps de leur jeunesse. Mais ce n’était guère que remplacer un dogmatisme par un autre et Mai 68 a balayé ce reste « d’autoritarisme » qui n’a été remplacé par rien !

Je pense que c’est ce « rien » qui fonde le mal-être profond de la société contemporaine et que l’on retrouve dans le malaise de l’école. Ce besoin de spiritualité se fait cruellement ressentir chez ces « nouveaux djihadistes » ou dans le fleurissement des sectes et religions de tout poil. Il s’agit ni plus ni moins de donner du sens à ce que l’on fait, à ce que l’on est, et à quoi on sert (on peut se le demander d’ailleurs).

Je vois cela ici au Brésil chez les gamins qui entrent dans les gangs de trafiquants - c’est la guerre - ou tous ceux qui plongent directement dans le crack en tant qu’usagers (les deux vont souvent ensemble) et là c’est le nihilisme et le suicide.

Bien sûr, les « bilderbergs » au pouvoir ne veulent pas de ce genre d’approche qui les détruirait par voie de conséquence. Il n’empêche que c’est à nous, citoyens, que revient la tâche d’imposer une évolution à la société qui est la notre, soit-elle mondialisée ou pas. Il suffit de regarder l’histoire pour s’en convaincre, même si ces transformations sont généralement dues à l’engagement et l’abnégation de quelques-uns.

Alors oui, suivre des Egar Morin, des Pierre Rabhi ou des Stéphane Hessel remet complètement du sens chez l’individu qui en est en manque. Faut-il encore qu’on le lui permette, qu’on l’y prépare peut-être... Curieusement, les couplets XI et XII de notre Marseillaise sont porteurs de ce message que nous rappellent E. Morin et S. Hessel dans « Le chemin de l’espérance ». 

Attention toutefois aux dérives. Ouvrir les esprits, d’accord, mais attention à ce qu’on y met dedans ! c’est-à-dire attention à qui va fournir le contenu. Combien de bonnes idées ont été corrompues au cours de leur histoire ? Il suffit de voir le développement durable, par exemple, et ce qu’est devenu son concept dans les discours actuels...

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès