Merci de ta réponse, Quaspard.
 Dans l’époque pré-internet tout le monde était avide de fiction, qui était assez rare. La petite illusion du père Noël était assez anodine, la limite entre la réalité et la fiction était assez nette ...où non, d’ailleurs, l’Etat se permettait quelques libertés avec la réalité, la manipulation était plus ou moins la règle.
Depuis internet, c’est plus transparent. Le développement du virtuel a cependant rendu cette limite bien plus floue, parce qu’on s’est rendu compte de bien de manipulations. La nouvelle génération a grandement besoin de distinguer la réalité des croyances, pas vraiment évident quand on passe de plus en plus de temps dans le virtuel. Grandement besoin, parce qu’il en va de la survie de l’Humanité, ni plus ni moins. Dans un monde régi par les croyances, surtout eschatologiques, je redoute le bouton nucléaire sous les doigts des dévots, cette voie n’est plus viable.
Cela dit, la manipulation des dinosaures peut aussi avoir un aspect pédagogique, du moment que on la dévoile et qu’on explique aux enfants qu’il ne faille pas tirer des conclusions hâtives - donc ne pas se faire manipuler. Mais la recrudescence de croyances irrationnelles et l’essor du charlatanisme « quantique », extrêmement populaire, donc lucratif (la nouvelle commissaire européenne Violeta Bulc est une pure quantique, par exemple).
Bon, on peut toujours argumenter que la fiction développe l’imagination. Mais la developpe-t-elle, ou elle impose une autre imagination ? On pourrait très bien argumenter le contraire : c’est l’ennui qui stimule l’imagination. Noyé dans les fictions, a-t-on encore la motivation nécessaire pour développer sa propre imagination ? Je n’ai pas de réponse, la sociologie est loin d’être une science exacte, et ses prédictions pires que la météo, pour dire ; mais le temps nous le dira, comme toujours.