neutrino38
Dans l’entretien que vous nous invitez à écouter, le Cheikh
Bentounès apparaît bien sympa et je ne doute pas qu’il le soit réellement. Il insiste
sur la nécessité de vouloir la paix en
actes, pas seulement en paroles, ce qui est une louable intention. Mais la
personne qui l’interroge rappelle qu’il a été parmi les fondateurs du CFCM
(Conseil Français du Culte Musulman).
Avant sa création, ce Conseil a refusé de rejeter publiquement la
règle de la charia qui condamne à mort le croyant musulman qui se rend
« coupable » d’apostasie (rejet de sa religion islamique en le faisant
savoir publiquement). Le gouvernement français avait d’abord présenté ce rejet
comme un nécessaire préalable mais c’est
lui, le gouvernement français, qui s’est couché devant le refus des
islamistes « modérés » de rejeter l’horrible règle islamique, comme
d’habitude pour ne pas « stigmatiser les musulmans », là comme ailleurs
présentés comme les victimes potentielles de la démocratie si on l’applique
pour eux comme pour les autres.
Sauf mauvaise information de ma part le Cheikh Bentounès n’a pas,
lui non plus, refusé que soit créé le CFCM dans ces conditions, et il s’est
donc rendu coupable d’une lâcheté semblable à celle du gouvernement français.
Se désolidariser publiquement des autres responsables musulmans tricheurs,
voilà qui aurait constitué un acte
courageux contre la violence islamique consolidée par ses
co-religionnaires. La situation sur ce point précis n’ayant pas évolué depuis,
le Cheikh Bentounès et les autres soufis peuvent, aujourd’hui encore, passer à l’acte : demander très
publiquement que le CFCM revienne sur sa tricherie et rejette enfin
publiquement la monstrueuse règle de la charia. Voilà qui constituerait
vraiment, comme vous dites, un pont entre
l’islam et la république.
Le Cheikh Bentounès a par ailleurs ces belles paroles : Le monde de demain
se construit avec l’autre et non pas contre l’autre et il insiste, comme
tous les musulmans « modérés », sur sa volonté de servir le Vivre ensemble.
Un autre acte prouvant la
réalité de cette volonté consisterait à se prononcer très publiquement contre
ce qui, exigé par les islamistes « modérés » - et obtenu grâce à la
lâcheté des gouvernants de la Sarkhollandie - consolide le Vivre
séparément qui est l’une des
exigences constitutives de l’islam : le menu d’exception dans les cantines des écoles
de la République pour les enfants musulmans, pour lesquels est assurée une
nourriture halal. Le Cheikh Bentounès se prononçant contre cette scandaleuse ségrégation dès l’enfance
ferait le plus grand bien à la communauté islamique comme à la République
prétendument laïque.
Se prononcer publiquement aussi contre l’entrée de religieux
musulmans et juifs dans les abattoirs pour y pratiquer l’abattage rituel
constituerait un autre acte bien
utile à la pacification de l’islam en pays démocratique, républicain et laïc.
Mais le Cheikh Bentounès se trouve là, exactement comme tous les autres
musulmans quelle que soit l’école théologique à laquelle ils appartiennent,
devant l’absolue impossibilité fondatrice
de l’islam d’accepter quoi que ce soit qui ressemble à la liberté de pensée
et d’expression, et à tout ce qui ressemble de près ou de loin à ce qu’on
appellera plus tard la laïcité.