Conclusions d’ un article très intéressant.
19. Des audits citoyens se sont développés dans différents pays
et permettent d’identifier des dettes illégitimes, odieuses et/ou
illégales
Les audits citoyens en cours dans plusieurs pays |38|
ont généré des réflexions très riches et intéressantes qui permettent
de clarifier ce qu’il faut considérer comme des dettes publiques qui ne
doivent pas être honorées. Sans prétention d’être exhaustif et d’avoir
le dernier mot, on peut avancer les définitions suivantes :
a. Dette publique illégitime : dette contractée par les pouvoirs publics sans respecter l’intérêt général ou au préjudice de l’intérêt général.
b. Dette illégale : dette contractée en violation flagrante de l’ordre juridique en vigueur.
c. Dette publique odieuse :
crédits qui sont octroyés à des régimes autoritaires ou qui le sont en
imposant des conditions qui violent les droits sociaux, économiques,
culturels, civils ou politiques des populations concernées par le
remboursement.
d. Dette publique insoutenable :
dette dont le remboursement condamne la population d’un pays à un
appauvrissement, à une dégradation de la santé et de l’éducation
publique, à une augmentation du chômage, voire à des problèmes de
sous-alimentation. Autrement dit, une dette dont le remboursement
empêche les pouvoirs publics de garantir les droits humains
fondamentaux.
La réalisation d’un audit de la dette publique
conduit par les citoyens ou sous contrôle citoyen, combinée, dans
certains cas, avec une suspension unilatérale et souveraine du
remboursement de la dette publique, permettra d’aboutir à une
annulation/répudiation de la partie illégitime, odieuse, insoutenable
et/ou illégale de la dette publique et de réduire fortement la part
restante. Il s’agit également de mettre un frein à ce type d’endettement
pour le futur.
20. En guise de conclusion : l’impact du « système dette », plus que jamais d’actualité
Le « système dette » implique l’utilisation de ressources publiques
pour payer les créanciers, au détriment de la satisfaction de besoins et
de droits fondamentaux de la population. Aussi, la relation entre
créanciers et débiteurs est terriblement déséquilibrée en faveur des
premiers. Un élément commun entre la crise de la dette externe en
Amérique latine qui a éclaté en 1982 et la crise de l’euro à partir de
2010 est que dans les deux cas, la première réaction a été de nier
l’évidence et de ne rien faire. Ensuite, les mesures mises en place se
sont réalisées en faveur des intérêts des créanciers. Pour essayer
d’inverser le déficit public et de garantir ainsi le paiement de la
dette, des politiques d’ajustement ou d’austérité sont appliquées, quel
qu’en soit le prix à payer par les populations victimes de la crise. Les
créanciers, soutenus par les élites locales, exigent le remboursement
de la dette et les ajustements qui permettent d’assurer la priorité de
ce paiement sur toute nécessité sociale, portant ainsi atteinte aux
droits les plus élémentaires de la population. De plus, les mesures
mises en place se révèlent contre-productives car elles ne font
qu’aggraver le problème. Du coup, la situation d’endettement excessif
devient structurelle.
Le « système dette » aggrave les
inégalités. La dette permet à une minorité privilégiée d’accaparer une
série de revenus financiers qui lui permet d’augmenter son patrimoine de
manière permanente. En conséquence, l’État perd des ressources
nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux de la population. Les
plus riches accumulent de la richesse, les inégalités s’amplifient et
le pouvoir accru de quelques uns leur permet d’exercer une plus grande
pression sur les pouvoirs publics dans l’élaboration des politiques.
L’augmentation de la dette et la concentration de celle-ci en peu de
mains engendrent une redistribution des revenus vers les membres les
plus riches de la société, ce qui à son tour est à la fois cause et
conséquence d’une plus forte exploitation de la main d’oeuvre et des
ressources naturelles. Face à cela, le CADTM, aux côtés d’autres
organisations, pose la nécessité de réaliser des audits de la dette sous
contrôle citoyen, afin de clarifier son origine et de déterminer la
partie qui doit être considérée comme illégitime et/ou illégale afin de
l’annuler.
C’est toutefois le système dette dans son ensemble que le CADTM entend dénoncer ". (...)
18/11 10:12 - lloreen
18/11 10:12 - lloreen
Les observateurs devraient observer le fond des choses.C ’est la déroute des escrocs de (...)
17/11 19:24 - Doume65
« Certains observateurs attribuent ce revers aux erreurs d’Obama et de son équipe (...)
17/11 18:32 - Bovinus
@ Fifi En 2005, ils ont dit NON à l’ UE, et bien, ils ont eu quand même le Traité de (...)
17/11 12:45 - Sarah
@Je Me Souviens Merci de ce lien. J’y ai découvert un article de synthèse (...)
17/11 12:42 - lsga
et c’est une bonne chose. Plus les chinois investiront en Europe, moins ils seront (...)
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