@ Pierre
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Sinon c’est vrai, l’empire tsariste, l’URSS et surtout la Russie
actuelle ont manifesté une grande tolérance pour leurs minorités
cultuelles mais quand-même pas absolue. Je crois que la langue russe
était imposée partout et qu’on enseignait Tolstoï et Dostoïevski dans le
fin fond de la Yakoutie. C’est vrai qu’à la même époque, les Français
enseignaient « Nos ancêtres, les Gaulois »au Cameroun.
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C’est là que je voulais en venir. Vous jugez d’après vos catégories (d’occidental), et vous vous plantez (normal, la Russie n’est pas l’Occident). La grande différence, entre les Yakoutes et les Camerounais, c’est que les Yakoutes ont les mêmes droits que les Russes, et tous les citoyens de l’URSS. Les Camerounais étaient-ils des citoyens français ? Avaient-ils les mêmes droits que le soldat ou l’administrateur venu de la métropole ? Non. C’est l’une des grandes différences entre un empire occidental (colonial) et le monde russe.
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Dans ces conditions, il est normal que le citoyen de l’Empire Russe (et plus tard, celui de l’URSS) sache parler la langue officielle, dont l’apprentissage était en effet imposé, mais pas avant un certain âge pour les peuples non-russes. Ils ne désapprenaient donc pas leur propre langue par ailleurs. Et, si ils étudiaient Tolstoï à l’école, l’État soviétique subventionnait la publication de livres d’écrivains et de conteurs Yakoutes qu’ils pouvaient lire en VO. Il leur a aussi par ailleurs appris l’écriture (dans le cas de peuples qui n’avaient pas d’alphabet).
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Vous préférez quoi, être à la place du Camerounais ou du Yakoute ?