N’en déplaise à La Salle ou Lafayette, la France serait historiquement liée à l’Amérique depuis la culture Clovis.
Effectivement, la France est désormais, et ce depuis 1945, définitivement sous influence culturelle américaine.
Mais il serait bien naïf de croire que le français se retrouve dans cette influence culturelle à bout de souffle, car il s’agit d’une culture hyper-violente et soumise à un réductionnisme capitalistique.
J’entends par réductionnisme capitalistique le fait de faire appel aux instincts les plus basiques (faire parler l’ethos avec les armes, le sexe, le pathos avec la famille, essentiellement) afin de faire parler la machine à cash. Il reste l’esthétique ou le mystérieux pour cacher l’inanité de la production culturelle américaine.
Quelle production culturelle américaine vous a fasciné ces dernières années ? Sauf à considérer le déluge de l’image de synthèse, je n’en vois aucun.
La culture française se démarque par une certaine sensibilité, et c’est bien ce qui la différencie.
Cela finit par déteindre sur la géopolitique américaine. leur politique de gendarme du monde n’inspire plus que dégoût, de l’Irak à l’Ukraine. Il en va de même de la culture américaine, pour peu que le naïf français attiré par les sirènes de la culture américaine gratte un tant soit peu cette culture.
Notre beau pays est également sous influence économique américaine : c’est ce qui fait qu’elle connait aujourd’hui un triste sort, incapable d’assumer sa spécificité, tiraillée entre libéralisme et colbertisme.
Nos élites n’ont pas choisi les bonnes options afin de gérer la crise de 2008, tenaillées par leurs engagements européistes. L’idéalisme français a trouvé sa frontière du fait du pragmatisme allemand.
Mais les options américaines ont permis aux US de sortir de l’ornière à courte échéance, cela ne prédit en rien que le retour de bâton ne leur soit pas particulièrement désastreux au prochain accomplissement de cycle.
Il est évident que nos décideurs ne mènent pas de façon éclairé un si petit pays entre les diktats anglo-saxon (finance et ultra-libéralisme) et chinois (industrie et protectionnisme).
De façon réaliste, tout ce que l’on peut envisager est d’opter pour une force de composition afin de préserver et nos intérêts et notre qualité de vie.
En lecture idéaliste, il n’est pas évident d’entrevoir une force, évidemment politique, à même de balayer la vassalisation française à un empire qui n’accumule que les rancoeurs à son encontre, tant son ineptie mégalomane et hégémonique est sidérante.