Merci à l’auteur pour cet article très édifiant, et qui souligne les difficultés actuelles de l’Allemagne dans sa politique énergétique. Ces difficultés, qui ne font que commencer, sont liées au fait que le « politique » l’a emporté sur la raison et l’analyse objective de la situation réelle.
De plus, il n’a échappé à personne que l’Allemagne a renoncé de facto à l’application du protocole de Kyoto en matière de rejets de CO2.
Trois idées sont maintenant admises par tous. La première est le risque que les EnR font peser sur la sécurité des réseaux électriques (d’où l’affaire des drones pour détourner l’attention sur le nucléaire). La deuxième est que l’utilisation massive des EnR en même temps que l’abandon du nucléaire impliquent obligatoirement un retour au charbon et au lignite (d’où les affirmations développées ici « plutôt le charbon que les radiations »). La troisième est que l’utilisation des EnR au niveau de puissance que requiert une société moderne est indissociable des progrès sur le stockage de l’énergie électrique.
Or, les filières industrielles de stockage, par exemple par la voie hydrogène, ne seront pas opérationnelles avant trente ou quarante ans.
Une révolution technologique, dont personne ne sait quand elle aboutira, serait la mise au point de matériaux supra conducteurs à température ambiante (aujourd’hui, la supra-conductivité n’est possible qu’à des températures proches du zéro absolu, c’est à dire -273 °C, ce qui rend cette application limitée à des installations de recherche, comme les aimants supra conducteurs d’ITER). Il y a aussi un espoir que la fusion contrôlée débouche un jour, mais personne ne sait quand. En attendant ces révolutions du futur , le nucléaire reste incontournable. De plus, la relance des filières à neutrons rapides et au thorium est logique, comme l’a souligné un commentateur, pour pérenniser les ressources en Uranium (3000 ans).
Conscients de cette impasse, de nombreux tenants des EnR préconisent de plus en plus une réduction massive de la consommation d’énergie. Attention ! Il faut être très prudent ! Au delà de la lutte contre le gaspillage, sur laquelle tout le monde est d’accord, une réduction de la consommation d’énergie qui ne serait pas accompagnée d’une réduction de la population mondiale serait une épouvantable tragédie, une régression de la civilisation, de la connaissance, de la démocratie.