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Commentaire de Alren

sur Les ordinateurs ne comprennent rien


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Alren Alren 22 décembre 2014 18:23
Il faut toujours se méfier des affirmations du genre : « xxx ne pourra jamais faire, réaliser, réussir ceci ou cela » ! L’histoire nous donne beaucoup d’exemples de prédictions « d’impossibilités » qui ont été réfutées par le progrès des techniques. 
Au XIXe siècle, des « experts » autoproclamés avaient prouvé qu’un bateau en fer ne pourrait pas flotter, puis des « savants » avaient démontré que jamais une machine plus lourde que l’air ne pourrait voler. Lors de la première démonstration du phonographe, un individu serra la gorge du démonstrateur pensant avoir affaire à une supercherie avec ventriloque ! La possibilité de la transmission instantanée à distance dans l’air et sans fil de message a paru relever de l’utopie voire de l’escroquerie quand Marconi prétendit obtenir des résultats ... Au début du XXe, l’idée d’un satellite artificiel relevait pour les gens « de bon sens » de l’utopie flagrante : jamais on ne pourrait atteindre la lune hormis au cinéma de Méliès !
Ces exemples pris parmi d’autres ( le cinéma, le radar, l’éclairage électrique, le microscope par effet tunnel etc. furent aussi considérés comme « improbables ») devraient rendre prudents pourtant les « prophètes » des technologies futures.

Avant de parler de ce que les ordinateurs peuvent réussir dans la manipulation de concepts énoncés sous forme de mots, car c’est de cela qu’il s’agit ici, il faudrait analyser ce que c’est que « comprendre » une phrase pour un être humain et quels préalables cela suppose de connaître.
Parmi les « pré-requis », il y a évidemment la connaissance de la langue dans laquelle la phrase est formulée. Comprendre une langue demande d’avoir une connaissance, même intuitive, de sa grammaire. L’analphabète sait manipuler les flexions du verbe dans une phrase pour traduire la notion de temps ou de mode. Pour qu’un ordinateur puisse manipuler un concept, il faut aussi qu’il identifie les fonctions et les formants de la phrase. 
Ce peut-être là une source de difficulté du fait de l’ambiguïté des langues naturelles telles, entre autres, que l’anglais ou le français dans lesquelles on rencontre des formes qui sont ici un verbe, là un nom, ailleurs un adjectif ; sans compter les homographes !
Nous les différencions par le contexte. Pour que l’ordinateur en fasse de même, il faut qu’il soit capable de caractériser par un code spécifique le domaine où porte le texte dont est extrait la phrase ambiguë. 
C’est vrai que c’est une grande difficulté, c’est même la plus grande. 
L’exemple qui fait rire est la traduction du « Cher monsieur » qui commence une lettre française, par « Expansive sir » (« Coûteux monsieur ») en anglais. Il faut dans cet exemple-ci programmer dans la machine les particularités des lettres (postales !) et leurs formules consacrées selon la langue et la culture de chaque pays.
Les mots du vocabulaire doivent renvoyer à d’autres où même à des expressions pour faire sens, un peu à l’image du cerveau où les neurones sont liés par l’axone et les dendrites à des milliers d’autres.
Cela suppose que l’ordinateur dispose d’une mémoire colossale. C’est le cas de nos jours. 
Cela suppose aussi un encore plus gigantesque travail de programmation. C’est-à-dire un coût colossal dans un contexte d’opposition violente de certaines personnes ou groupes de pression craignant la domination de l’homme par sa machine. Ainsi le brillant Stephen Hawking, qui envisage même la suppression de l’homme par le « robot pensant » (et non le « roseau pensant » cher à Blaise Pascal !), le grand savant oubliant que ce sont les sentiments et les pulsions qu’ils suscitent qui sont responsables des désirs de meurtres. Or les machines programmées par l’homme n’auront pas de sentiments et ne seront pas concurrentes de lui.
Pour simplifier la programmation, il suffira de supprimer les ambiguïtés en créant une langue artificielle, telle l’espéranto, mais en mieux, sans homographes et dotée d’une structure grammaticale mettant en évidence les fonctions dans la phrase.

Le travail ainsi effectué par l’ordinateur ne différera en rien de celui de notre cerveau quand nous « comprenons » ce qu’on nous dit ou quand nous formulons des phrases. Objecter qu’un ordinateur ne puisse pas mener une conversation intéressante avec un être humain par exemple parce qu’il n’est pas « vivant », c’est commettre la même erreur que les « savants » du XIXe siècle qui pensaient qu’on ne pourrait jamais synthétiser une substance produite par notre corps parce que cette molécule ne contiendrait pas le « principe vital ». La synthèse de l’urée les fit taire ... 

Dans un domaine où le nombre de règles est plus faible, comme les jeux de stratégie, dames, échecs, go et même poker, l’ordinateur domine déjà les champions de la catégorie.

Comme exemple d’un effet bénéfique d’ordinateur capable de manipuler les concepts, il y a celui de l’analyse des millions de pages consacrées à la médecine et non confrontées les unes aux autres faut de capacité humaine : comme le font les méta-études humaines, cela aboutira inévitablement à des découvertes et des progrès sensationnels pour le plus grand biens des humains.


   

 

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