Il est évident que la communauté scientifique n’a rien de bisounours, elle a des mandarins qui exploitent leurs thésards et s’attribuent parfois leurs découvertes. Dans la recherche privée, des directeurs se permettent de mettre leur nom sur des brevets en tant qu’inventeurs alors que ce sont leurs subordonnés qui sont les inventeurs.
Les mêmes mandarins useront de leur influence pour étouffer certains travaux, mais à minima, quand ils décèdent, c’en est en général fini de leurs théories erronées car ils ne sont plus là pour les défendre.
Il s’agit d’une communauté humaine et comme dans tout système social on trouve les mêmes problèmes, des dominants, des falsificateurs, des exploités... Rien de neuf sous le ciel.
Je défends l’approche scientifique car elle est la seule qui globalement a pour principe d’aller se cogner à la réalité, d’accepter d’être déçue, et de devoir remettre l’ouvrage sur le métier. Que certains scientifiques se fourvoient ne remet pas en cause l’approche.
Ce n’est pas aux scientifiques de décider ou d’interdire la mise en œuvre de leurs découvertes, c’est seulement suite à un débat plus large incluant des politiques, juristes, d’autres scientifiques... que doivent se faire les décisions.
Concernant la valeur p, il ne s’agit pas d’encadrer l’incertitude de l’incertitude, ce qui ne veut rien dire, mais de corriger l’incertitude au regard des observations passées, rien de nouveau, la science avance par erreurs-corrections. Il ne s’agit pas du tout de s’affranchir de l’incertitude, mais au contraire d’en tenir compte de plus en plus finement. Tout le contraire de la religion qui affirme des énormités sans aucun protocole de validation et de confrontation au réel. La religion c’est se raconter des histoires, du storytelling, rien d’autre. Freud et Lacan l’avaient bien compris.