Je pense que nous sommes à peu près sur la même longueur d’onde. Si j’émets quelques critiques envers la science, ce n’est absolument pas pour la « dézinguer », mais pour mettre en évidence les points où elle devrait s’améliorer (même si comme vous le dites ses défauts sont ceux de tous les systèmes sociaux). Choisir son camp soit, mais pas au point d’en faire une apologie aveugle. Qui aime bien, châtie bien.
Vous citez Freud, il est le parfait exemple de ce que je tente de faire comprendre : il a trouvé dans un mythe antique le point de départ de sa théorie ! Jung a été plus loin dans cette direction, il voyait dans les mythes, légendes et croyances des sortes de prototype de connaissance. Il voyait par exemple dans la croyance en l’immortalité de l’âme, un préfiguration de l’idée de la conservation de l’énergie (dans Types psychologiques, il me semble)
Il y a beaucoup plus de sagesse dans les croyances, mythes et religion que ce que l’on peut... croire. Mais il est indispensable de savoir lire entre les lignes. Si vous voulez une analogie, Freud a écrit Esprit = conscient + inconscient, les deux étant distincts mais pas dissociés ni opposés (sauf pathologie), puisqu’ils communiquent entre eux. Ce que j’essaie de dire, c’est connaissance = science + foi, avec le même rapport de dialogue entre les deux. La foi est l’inconscient de la connaissance. Les grandes découvertes se font par l’intuition avant d’être théorisées dans un second temps. Newton a découvert les lois de la gravitation parce qu’il les cherchait, parce qu’il savait au fond de lui, même sans réelles preuves, qu’elles existaient.
Si on ne s’en remettait qu’à la raison pure, nous serions des robots ; si la science ne s’appuyait que sur ses acquis, elle ne ferait qu’améliorer l’existant, et ne découvrirait jamais rien de neuf.