Monsieur Viktor,
Dans l’article du Monde on parle je
cite : « Nouvelle faillite dans les EnR en Allemagne ». Il est
facile pour ce genre de presse « pas très indépendante » de dénigrer à bon compte à la fois les EnR et le modèle de
finance participative. Ce modèle de financement a permis le décollage des filières EnR en
Allemagne, principalement l’éolienne. A ces conservateurs franchouillard, je
leur ferrais rappeler qu’il n’y a pas si
longtemps une grande quantité d’investisseurs particuliers ont misé leurs
économies dans la construction d’un tunnel entre la France et l’Angleterre qui
devait leur apporter beaucoup de dividendes. On en rigole encore.
L’entreprise Prokon qui n’a aucune
dette envers le fisc, les organismes de sécurité sociale, les banques et les
fournisseurs, a demandé au tribunal de commerce sa protection comme le fait
toute entreprise qui connaît des difficultés de payement (dépôt de bilan). Prokon
a soit disant commis l’erreur de promettre à ses investisseurs des
rémunérations élevés (de 6 à 8 %) sous forme de « bons
de jouissance », qui sont une sorte d’obligations (titres sans droit de vote). Cette
rémunération de Prokon était sans doute nécessaire au lancement de l’activité
en 1995, mais elle aurait dû être revue à la baisse depuis 2009 quand l’entreprise
a atteint son niveau normal de croissance. De toute façon, après analyse du
dossier, il n’est même pas certain que le tribunal accorde à Prokon ce statut
protégé.
Si l’état français subventionne
toute sorte d’énergie et surtout le nucléaire, 51 % de la puissance installé en
Allemagne dans les EnR appartient aux investisseurs locaux, simples citoyens ou
agriculteurs ayant investi directement au capital des sociétés de projet, via
des banques locales et sur un projet identifié.
http://www.iddri.org/Publications/Projets-citoyens-pour-la-production-d-energie-renouvelable-une-comparaison-France-Allemagne
Concernant les tarifs de
l’électricité en Allemagne, il est bien pratique de dire que son prix élevé
résulte des tarifs d’achat éoliens. Alors que près de 50% du parc EnR vend déjà
directement son électricité en bourse et n’est donc plus concerné par les
tarifs d’achat.
Pour faire plus simple, les
producteurs allemands peuvent choisir chaque mois à qui ils vendront :
- 85,4% des capacités éoliennes
- 48,3% des capacités en biomasse
- 44,1% des capacités hydrauliques
- 12,3 % des capacités PV
L’objectif long terme étant de mieux
intégrer les énergies renouvelables au réseau en favorisant la vente directe
d’électricité. Ce qui permet de ne plus avoir recours à des tarifs d’achat et
de produire quand la demande est la plus forte.