L’euro est entré en agonie.
Il a sans doute rempli les missions que l’on attendait de lui. Les pays de l’UE sont plus divisés que jamais et divorce annoncé ne fera qu’aggraver les choses. L’UE ne sera jamais un contrepoids aux US, et les pays qui la composent resteront des satellites de ces derniers qui ont su joué avec maestria, alliant menaces et promesses, les uns contre les autres.
La renationalisation des dettes est un signe qui ne devrait pas trompé les économistes sérieux c’est à dire ceux qui travaillent sur les faits et non pas ceux qui servent la soupe et font des ménages à la télé à coup de statistiques plus truquées les unes que les autres.
600 milliards par an de mars 2015 à (au-moins) septembre 2016 mais surtout, 80% des risques nationalisés, et c’est là qu’est le venin. La BCE préparerait la fin de l’euro et la répartition de l’ardoise de clôture qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.
C’était évident depuis le début. La monnaie unique devait suivre et non précéder l’harmonisation des politiques sociales et fiscales. C’était la logique même. Cette harmonisation n’ayant jamais été mise en chantier, la monnaie unique s’est révélée pour ce qu’elle était, une arme de domination économique des pays du nord, proche des anglo-saxons, contre les nations du sud, autour de la France, comme l’ont été les différents élargissements.
Pourquoi Draghi attend-il le mois de mars pour lancer la planche à billets ? Parce que 2 traités interdisent le financement des déficits budgétaires par les banques centrales, que le jugement du tribunal européen sur une plainte déposée contre la BCE et l’outrepassement de ces missions va bientôt tomber et qu’il n’est pas certain, même si c’est devenu impératif politiquement, qu’il entérine l’entourloupe de la BCE sous influence de la FED.
Autre signal : Les banquiers centraux suisses sont très proches des banquiers
allemands. Si la Suisse a décroché de l’euro c’est évidemment parce que le coup de force de la BCE allait contre ses intérêts mais aussi parce qu’il est probable que l’Allemagne a
déjà pris sa décision.
Le temps politique n’est pas le temps des
marchés. Merkel (ou son successeur) attendra le moment politiquement
opportun. Ce pourrait être la sortie de la Grèce ou encore un budget 2016 du conjoint français qui ne respecterait pas, une fois de plus, une fois de trop, les engagements pris solennellement et régulièrement trahis chaque année depuis... toujours.