« Ça n’est plus des maths, car tout le monde comprend ! »
Lycée huppé du 16e arrondissement, le protale convoque un jeune prof de maths et le tance ainsi : « Monsieur, je ne doute pas que vous êtes un excellent pédagogue, mais il va falloir changer de méthodes. Je viens de recevoir une plainte d’un parent d’élève que je ne peux négliger : son fils se plaint que ce que vous faites, ça n’est plus des maths, car tout le monde comprend ».
Même impératif social : si tout le monde peut comprendre que le coup du « problème profond de tantôt corpusculaire tantôt ondulatoire mais aucun des deux tout en étant les deux » ne provient que d’une accumulation de fautes professionnelles inexcusables, et hérite d’une pathologie de meute hyper-agressive, alors il y a des rentes de situation qui ne vaudront plus grand chose.
C’est exactement cela mon objectif moral : que certaines rentes de situations ne valent plus grand chose.
Pour ce qui est de l’objectif scientifique, il était atteint en juin 1998, et ne m’a plus beaucoup intéressé depuis. En revanche, je me suis ému quand j’ai vu les dommages collatéraux dans d’autres branches universitaires ; là j’ai compris que quelqu’un devait faire quelque chose pour qu’au moins la vulgarisation soit remise la tête en haut et les pieds en bas. Et tant qu’à faire, pourquoi pas aussi l’enseignement tel qu’il est diffusé en amphis ?
Oui bien sûr, si tout le monde comprend, grmblblblb... Oui si tout le monde comprend, ça va être difficile de continuer à faire marcher les étudiants sur la tête.