Le problème du Coran n’est pas dans ses versets « méchants », le problème du Coran, c’est l’islam lui même qu’on comprend bien mal si on le ramène au seul Coran (voire qu’on ne comprends pas du tout ! cf. tous les Caron et autres « islamologues » de plateaux de télé !!).
Le Coran est incompréhensible sans le discours de l’islam, qui lui est extérieur. C’est lui qui dit quoi comprendre, quand et où : tel verset mentionne Mahomet, tel autre Gabriel, tel autre La Mecque, etc. D’ailleurs, tous les musulmans seront d’accord avec moi pour affirmer que le Coran ne se suffit pas à lui même. Ils ont besoin de la figure de leur prophète pour le comprendre et l’interpréter. Et au delà, ils ont besoin des 400 ans d’exégèse et de commentaires qui ont suivi Mahomet pour pouvoir lire le Coran de manière islamique. C’est donc l’islam lui même qu’il faut mettre en question, l’islam qu’il faut comprendre, et non les seuls versets « méchants » du Coran.
Pourquoi l’islam est-il si séduisant malgré ces versets ? Pourquoi autant de personnes (des millions et des millions d’individus dont beaucoup sont parfaitement sincères et intelligents) se font-elles abuser par l’islam ?
L’islam fait du croyant une personne supérieure, meilleure que toutes les autres, choisie par Dieu pour libérer le monde du mal en y appliquant la divine volonté. Libérer le monde du mal, y compris de celui qui nous touche personnellement, c’est le ferment de presque toutes les guerres, révolutions, soulèvements des 200 dernières années... L’islam est précurseur en ce domaine. On comprend mieux pourquoi certains déshérités, petits blancs déclassés comme fils d’immigrés maltraités, embrassent l’islam, y compris dans ses dimensions les plus violentes. Ils en deviennent ainsi des personnes supérieures, ils sont élevés au dessus des autres.
C’est ce qu’affirme la prière musulmane, répétée 17 fois par jour dans les 5 prières des musulmans pieux (Sourate 1 du coran « Guide nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru ta colère [les Juifs], ni des égarés [les chrétiens] »). Chez tous les musulmans, par delà leur énorme diversité, il y a cette même prétention à se croire meilleurs que les autres, en particulier les athées, et dans une moindre mesure les Juifs et les chrétiens. L’islam fonctionne donc toujours dans la dialectique « bon »/« mauvais », « récompense/punition » et « domination »/soumission« (à l’image du rapport qu’ils entretiennent avec Dieu, transposé dans les relations humaines). Le croyant est supérieur à l’infidèle qu’il doit dominer et soumettre, l’homme musulman est supérieur à la femme musulmane qu’il doit dominer et soumettre, le bon croyant (la bonne croyante) est supérieur au mauvais croyant (la mauvaise croyante) qu’il doit dominer et soumettre. Le croyant/l’homme/le bon croyant est récompensé par son statut social dans la communauté, l’infidèle/la femme/le mauvais croyant est puni par le groupe.
Et cette dialectique façonne toutes les sociétés musulmanes en environnements de coercition du groupe sur l’individu. Cela rajoute encore à la force du système islamique en empêchant la personne de s’extraire de la communauté et d’exercer son libre arbitre sur l’islam. Aucun, AUCUN, des 57 pays de l’OCI (Organisation de la Coopération Islamique) ne reconnait la liberté de conscience. Dans toutes les sociétés musulmanes (Etats, quartiers, familles ...) le groupe exerce une surveillance sur la personne qui ajoute un terrible élément de peur et de contrainte dans le système (en sus de la peur de l’enfer et du terrible châtiment divin après la mort). Pour beaucoup d’ex-musulmans que j’ai rencontrés, l’islam était vu comme une prison : les musulmans sont les kapo des infidèles (voir le statut des dhimmis), les hommes sont les kapo des femmes, les bon croyants sont les kapo des mauvais croyants.
Bref, il ne faut pas se laisser abuser par le discours qui présente l’islam comme une simple religion, par la relativisation des versets »méchants" du Coran : c’est beaucoup plus que cela. C’est un totalitarisme très séduisant de l’extérieur, impitoyable une fois qu’on y est entré, qui englobe toutes les dimensions de la personne et de la société - religion (dîn), système politique (dawla) et système législatif (fiqh et chari’a) pour construire la « meilleure des communautés pour les hommes » (umma).