Les intentions de Syriza
face à ces difficultés, parfaitement prévisibles dans leurs grandes
lignes, ne sont pas claires. La campagne s’est surtout voulue
« rassurante », visant l’électorat modéré et indécis, et a diffusé
l’image d’une « Europe qui change », et même à toute vitesse, et qui est
disposée à accéder aux demandes de Syriza. Ces derniers jours, des
déclarations de dirigeants de Syriza, tous principalement des
économistes (Dragasakis, Tsakalotos), mais aussi du « bras droit » de
Tsipras et directeur de son staff personnel Nikos Pappas, laissent
entendre que Syriza serait d’accord pour demander une prolongation
« technique » du « programme d’aide » en cours, pour « donner du temps à
la négociation ». Les conditions qui seront exigées d’une telle
prolongation prétendument « technique » sont passées sous silence.
.
On se retrouve donc face à un nœud de contradictions,
qui, sous des formes diverses, jalonnent la trajectoire de Syriza et la
situation grecque dans son ensemble. Déjà, entre les deux élections de
mai et juin 2012, à peu près les mêmes dans Syriza (Dragasakis en
première ligne) s’étaient démarqués de la ligne du parti et avaient
écarté l’idée d’une annulation « unilatérale » du Mémorandum. Dragasakis
avait alors développé des distinctions oiseuses entre la dénonciation
« politique » du Mémorandum et la « dénonciation juridique », qui
équivaudrait à ces « actions unilatérales » qu’il abhorre. De tels
propos avaient coûté cher à Syriza à l’époque, donnant l’impression d’un
flou artistique, annonciateur de repli, sur les questions les plus
décisives. Mais in fine ce n’est pas cette ligne qui avait prévalu.
Qu’en sera-t-il à présent ? C’est peut-être LA question essentielle. Mais ...lire la suite