l’islam,[..] a [..] la prétention à intervenir ’’dans la cité’’.
Oui. c’est la société musulmane.
La société musulmane consiste, à partir de la révélation coranique de créer un corpus législatif qui ordonne la cité. Ici Dieu est considéré comme Le Législateur, c’est à dire la source de la Loi. Donc dit autrement la cité profane est ordonnée par la Loi qui à son fondement dans le sacré.
A la socité musulmane se pose la question des communautés non-musulmane qu’elle porte en son sein. Ce problème se résout au moyen du statut de dhimmi , c’est à dire, sous réserve de faire allégeance et de payer impôt, les communautés en question accède au statut de protégé. Elles ont alors leur propre autonomie législative : les communautés protégés ont leurs propres rites, leurs propres lois et leurs propres tribunaux. C’est la question de la limite que j’évoquais précédemment et qui peut faire objet de débats mais qui permet que plusieurs communautés puissent vivre ensemble sur le même territoire.
En république les choses ne se passent pas de la même façon et sauf à vouloir faire de la France une république Islamique, la France n’est pas une société musulmane. Et par le fait, les règles de société musulmane ne peuvent s’y appliquer. Le musulman est en quelque sorte le dhimmi de la république. Il s’agit d’une situation qui est nouvelle et qui demande un réflexion nouvelle. Je ne suis pas trop spécialiste de ces questions, parce que la question politique n’est pas dans le chant de ma réflexion, mais il y a des penseurs musulmans comme Tariq Ramadan, pour ce que j’en sais, qui s’attèlent à ce genre de question.
Mais la situation est nouvelle également pour la France. Quand la France était chrétienne, la question ne se posait pas : tout le monde était chrétien et puis c’est tout.
La France a évoluée, mais c’est encore une évolution récente avec beaucoup de crispation, et la France est devenu laïque. C’est donc la laïcité qui permet aux musulmans de trimballer leur espace sacré dans l’espace profane. Toutes ses considérations créent un jeu de limites. Par le fait. Et ces questions de limites doivent être débattues, dans l’espace profane, mais avec, pour chacun, un ancrage dans son espace sacré propre.
J’avoue que les conditions d’un débat serein ne sont pas réunies.
En attendant, je rappelle mon propos initial : en France, pour un musulman, la loi c’est la loi de la république en raison du pouvoir que Dieu a accordé à celle-ci.