Le meilleur moyen pour réussir un complot consiste à lancer des leurres
dans toutes les directions pour brouiller les pistes. Je crois qu’il est
vain de chercher désormais, puisque ce que l’on peut démasquer, ce n’est pas la
VO mais des leurres dont on ignore l’origine.
Les techniques criminelles ont évolué à mesure que les investigations se sont perfectionnées.
Ainsi, il y a quelques décennies, on ne connaissait pas les attentats suicides : il suffisait que l’attentat soit revendiqué par l’ennemi désigné, et point barre. Le pb, c’est qu’il y avait plusieurs revendications.
Le public a commencé à mettre en doute ces revendications : les
attentats classiques ont alors tous disparu au profit des attentats suicides :
il suffisait que celui qu’on a alors appelé kamikaze soit identifié
comme étant l’ennemi désigné, et point barre, il n’y avait plus de questions.
Puis le public a
constaté qu’on pouvait tout simplement amener un pauvre gars à livrer de la marchandise sur les marchés sans lui dire que le camion était bourré d’explosifs piégés (avec les moyens actuels c’est un jeu d’enfant). Dès lors, le corps du
kamikaze présumé, s’il était identifiable n’était plus probant pour déterminer
le commanditaire du crime.
Il a fallu trouver autre chose : on en est aujourd’hui aux attentats post-kamikaze. Mérah et CH sont de ce type : les tueurs s’en sortent, il y a une course-poursuite, et ça se termine comme l’on sait, ce qui est bien pratique puisque les cadavres ne disent que ce qu’on veut leur faire dire, et pas autre chose.
Les citoyens sont mis en demeure de croire sur parole ce que le pouvoir leur dit. Ce schéma n’est pas admissible : c’est une atteinte très grave à l’État de droit que de soustraire les présumés coupables à la justice.