A la première ligne, vous parlez de « notre communauté », la vôtre, pas la mienne.
Ça commence mal.
Pour quelqu’un qui se dit « français » et qui se croit cultivé, c’est un gros flop au départ. En France, il n’y a qu’une communauté, et c’est la Nation française. Par ce nous exclusif – tout à fait révélateur - vous commencez par vous exclure vous-même. Dont acte.
Maîtriser le français, c’est bien, mais ce n’est pas votre aptitude linguistique qui vous définit comme Français. L’habit ne fait pas le moine, même s’il est long. Votre surabondance verbale ne vous délivre pas un brevet d’érudition, ni de citoyenneté. Au contraire, dans le flot de vos propres mots, se lit et se révèle assez crument ce que vous êtes et ce que vous faites.
Votre long laïus en français prétend s’adresser à un érudit musulman anglophone qui enseigne en Malaisie après avoir professé au Pakistan et aux Etats-Unis. Même si c’est une « lettre ouverte », ce que vous dites s’adresse d’abord aux francophones de votre « communauté ». Accessoirement, ce discours est lisible aussi par des Français, qui se trouveront donc éclairés sur votre vraie nature.
Il suffit de reprendre quelques traits de votre style, quelques-unes de vos phrases.
D’abord, la métaphore animalière, n’est pas d’usage courant dans le français contemporain, encore moins dans le français universitaire. Comparer les humains à des « brebis », « des veaux » ou des « hyènes » vous signale comme héritier d’une culture rurale non européenne. Vous avez accédé à la Sorbonne, mais votre pensée est restée au bled.
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Venons-en au contenu, tel qu’il s’échappe de votre propos, comme malgré vous. Je vous cite entre guillemets :
« Sommes-nous des colons ou des descendants de colons ? »
Oui, vous êtes des colons, car vous n’êtes pas des indigènes. C’est la définition même du colon, celui qui vient peupler une terre étrangère. Le fait de naître sur cette terre (en tant que fils de colon) ne fait pas de vous un indigène. A la fin, l’occupation coloniale s’achève par la remigration des descendants de colons. C’est très banal dans l’histoire. En plus, en tant qu’Algérien, cela devrait vous rappeler quelque chose.
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« J’avais effectivement le sentiment que ma place n’était pas en France mais ailleurs, dans un pays arabe et musulman »
Ce sentiment ne vous est pas venu par hasard. Vous dites appartenir à une « communauté ». En droit français, il n’y a pas de « communautés », sauf des communautés étrangères, que l’on appelle aussi « colonies » quand ces communautés en viennent à considérer le pays occupé comme le leur. Vous, en France, vous appartenez à la communauté des musulmans étrangers, et à la colonie algérienne. D’ailleurs, vous le savez, puisque vous ne cessez de le répéter vous-même, sous diverses formes.
Quant à vous déclarer vous-même « français », c’est une posture : vous-même vous n’y croyez pas !
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N’essayez pas de cacher la simplicité du réel derrière un prétendu « choc des civilisations », concept fumeux développé en 1997 par l’universitaire Samuel Huntington et exploité par les Etats-Unis à des fins géopolitiques. N’essayez pas d’en faire une référence qui serait soi disant celle des citoyens de France attachés à l’identité de leur nation. Les Français n’ont pas attendu Huntington pour voir que leur pays était colonisé.
Restez modeste, il ne s’agit pas du tout d’un « choc des civilisations ».
Il s’agit d’une banale occupation étrangère, pénible par définition, comme la France en a déjà connu par le passé. Un occupation principalement musulmane et algérienne, d’autant plus incompréhensible que vos compatriotes et ancêtres avaient combattu en Algérie pour se libérer eux-mêmes d’une emprise coloniale ! On n’imagine pas les Français de 1945, courir travailler en Allemagne au départ des occupants allemands... Or, c’est ce qu’ont fait les Algériens. A vous d’assumer ce genre d’aberration, sans en faire reproche aux autres.
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« Pourquoi ne pas même envisager de lutter, de résister, de combattre ? Sommes-nous des brebis, ou des veaux ? Non, nous ne sommes pas des lâches ni des insensés, et quels que soient les dangers qui se présentent, nous ferons face et nous nous défendrons de toutes nos forces. »
On a bien noté. Vous nous révélez ici votre véritable nature de bon musulman. Non seulement vous constituez une colonie en terre française, mais vous envisagez de « lutter, de résister, de combattre » C’est bien enregistré. Merci de tomber le masque. Vous êtes prêt à « combattre » ; votre colonie va « se défendre de toutes ses forces ».
Là, au moins, c’est clair.
Petit détail : en tant que colon minoritaire, vous allez combattre contre les indigènes, à un contre dix, et en plus contre une armée de métier. Vous n’êtes « pas des veaux », d’accord, mais votre colonie va repartir en courant. C’est arrivé à d’autres, beaucoup plus installés que vous, qui eux aussi étaient nés en pays colonisé, qui eux aussi n’étaient pas attendus dans leur pays d’origine. Une génération, et c’est oublié. Vos petits-enfants ne sauront même pas si vous avez été un jour « français ».
Regardez ce qu’a été la Reconquista en Espagne et au Portugal, après sept siècles de présence musulmane. Sept siècles ! Pour votre communauté, c’est l’éternité....
Or, vous n’avez même pas un demi-siècle d’occupation coloniale en France, et vous croyez que c’est pour toujours ? L’Histoire c’est autre chose.
Vous ne connaissez pas les Français, car vous appartenez à une « communauté » étrangère, non chrétienne de surcroît. Malgré vos petites études, vous raisonnez comme un colon. Votre mémoire familiale et collective est étrangère à la France.
La France vient de très loin, c’est une grande et vieille nation, qui ne date pas de 1976 (date du regroupement familial), ni de 1962, ni de 1789, ni de 1515. Des siècles et des siècles sont en nous qui ne sont pas en vous. Vous êtes sans mémoire en France, sans racines, sans Histoire. En plus, vous montrez votre hostilité ! On a envie de rire...
En cinquante années, vous avez eu tout le temps de devenir français, vos pères y étaient prêts, mais vous ne l’avez pas voulu, vous, les fils de colons. C’est là votre erreur. Comme les Fernandez, les Piccoli, les Kopaszewski, vous auriez parfaitement pu vous appeler Jérôme, Michel ou Raymond ; si vous l’aviez fait, on vous regarderait aujourd’hui comme des Français. Mais vous n’êtes pas des « brebis », donc vous resterez des Algériens.
Tant pis pour vous.
Signé :
Un Français indigène
10/07 15:10 - enthuoli
@enthuoli Quand à ceux qui croient que ce qui s’est passé à Charlie Hebdo n’a rien (...)
10/07 14:47 - enthuoli
@ Sayed 7asan Vous dites « la terreur de l’Etat Islamique, et ont le choix (...)
02/03 03:38 - Bombe
« c’est ici que nous devons être, et nous ne pouvons être « chez nous » nulle part (...)
09/02 12:45 - Montdragon
07/02 00:59 - titi
Voilà 30 ans que sévit le chômage de masse en France. Pensez vous vraiment que les immigrés (...)
06/02 23:27 - Montdragon
Tout comme le robot Google, les moinsseurs de gauche passent après la bataille...j’ai (...)
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