Ce que je ne comprends pas,c’est pourquoi ce pseudo de Spartacus,Crassus aurait été bien plus adapté
. Spartacus, qui avait traversé la Lucanie et se retirait vers la mer, ayant rencontré au détroit de Messine des corsaires siciliens, forma le projet de passer en Sicile et d’y jeter deux mille hommes ; ce nombre aurait suffi pour rallumer dans cette île la guerre des esclaves, qui, éteinte depuis peu de temps, n’avait besoin que de la plus légère amorce pour exciter un vaste embrasement. Il fit donc un accord avec ces corsaires, qui, après avoir reçu de lui des présents, le trompèrent, et, ayant mis à la voile, le laissèrent sur le rivage. Alors Spartacus, s’éloignant de la mer, va camper dans la presqu’île de Rhège. Crassus y arrive bientôt après, lui, et, averti par la nature même du lieu de ce qu’il doit faire, il entreprend de fermer l’isthme d’une muraille et par là de garantir ses soldats de l’oisiveté, en même temps qu’il ôterait aux ennemis les moyens de se procurer des vivres. C’était un ouvrage long et difficile ; cependant, contre l’attente de tout le monde, il fut achevé en peu de temps. Crassus fit tirer d’une mer à l’autre une tranchée de trois cents stades (1) de longueur, sur une largeur et une profondeur de quinze pieds, le long de laquelle il éleva une muraille d’une épaisseur et d’une élévation étonnantes. Spartacus ne témoigna d’abord que du mépris pour ce travail ; mais lorsque le butin commençant à lui manquer, il voulut sortir pour fourrager, il se vit enfermé par cette muraille ; et, ne pouvant rien tirer de la presqu’île, il profita d’une nuit que le vent et la neige rendaient très froide, pour combler avec de la terre, des branches d’arbres et d’autres matériaux, une petite partie de la tranchée, sur laquelle il fit passer le tiers de son armée. Crassus, qui craignit que Spartacus ne voulût aller droit à Rome, fut rassuré par la division qui se mit entre les ennemis, dont les uns s’étant séparés du corps de l’armée, allèrent camper sur les bords du lac de la Lucanie, dont l’eau, dit-on, change souvent de nature, et après avoir été douce quelque temps devient si amère qu’elle n’est plus potable. Crassus attaqua d’abord ceux-ci et les chassa du lac ; mais il ne put en tuer un grand nombre, ni les poursuivre. Spartacus, qui parut tout à coup, arrêta la fuite des siens Plutarque,vies des hommes illustres