Qui sont les premiers hommes à avoir été appelé « russes » ?Ce sont des scandinaves ! Autrement dit des « Vikings ». Je mets des guillemets car ce mot était réservés par les scandinaves pour désigner les pirates nordiques qui, ce qu’on ignore souvent, ont commencé par s’attaquer à d’autres scandinaves voisins pour les piller avant de s’éloigner sur leurs esnèques de combat pour d’autres raids ! Ces scandinaves issus de la région de l’actuelle Suède sont venus faire du commerce pacifique chez les « slaves » en profitant du réchauffement climatique des VIIIe-XIe siècles. Ils ont profité de la navigabilité de la Volga pour atteindre le mer Noire. Là, ils ont rencontré les Byzantins et leur culture raffinée. Ce fut sans doute aussi leur première rencontre avec un christianisme sans doute plus « impressionnant » que celui qu’ils avaient rencontré dans les abbayes qu’ils pillaient en Grande-Bretagne.Un certain nombre d’entre eux sont venus s’installer dans cette région qui est devenue l’Ukraine.Donc le mot « russe » est attaché dès le haut Moyen-âge à cette région.En fait, les Russes étant prestigieux et actifs, petit à petit, on a appelé Russes tous les habitants de ces régions au lieu de dire slaves (ce dernier mot ne venant pas comme on l’a dit du mot esclave mais d’une racine locale), un peu comme se sont dits « Normands » les habitants de Neustrie quand le roi de France a accepté qu’ils passent sous tutelle scandinave.Dans les siècles qui ont suivi, on ne peut pas reprocher aux grands princes de Moscou d’avoir voulu se tailler un empire : c’était le désir de tous les rois de l’époque qui avaient en tête le souvenir de Charlemagne et de Rome. C’était également vital pour les nouveaux « russes » qui subissaient régulièrement les assauts à buts de conquête définitive d’ennemis venus de l’ouest, à savoir les Suédois, les Polonais, les Chevaliers teutoniques, ainsi que des ennemis venus de l’est, les Mongols et qui devaient être nombreux et puissants pour riposter.Quand les progrès de la technique permirent aux Portugais, aux Espagnols, aux Anglais, aux Français, aux Néerlandais de se tailler des empires coloniaux outre-mer, les Russes confortaient leur empire colonial continental, prenant au passage leur revanche sur les oppresseurs polonais catholiques (eux étant restés orthodoxes à l’image des Byzantins), d’où la haine séculaire entre les deux peuples qui perdure aujourd’hui. C’est en Pologne que l’Armée rouge de Trotsky fut définitivement arrêtée à l’ouest et contrainte au replis derrière les frontières de la jeune URSS ramenées à l’est par le traité de Brest-Litovsk signé à la suite de la défaite de l’armée tsariste fasse à l’armée du Kaiser allemand.On « oublie » ainsi que de 1920 à 1939 des Russes vivant à l’est de la nouvelle Pologne furent traités, ainsi que les nombreux Juifs polonais, en parias, par le gouvernement ultra-conservateur du maréchal Pilsudski puis par le régime carrément fascisant du colonel Beck. Cette ostracisation, connue des autres Russes n’aida pas à la réconciliation entre les deux peuples !Izarn semble penser que si Trotsky n’était pas d’accord avec une « dékoulakisation » violente et rapide, c’était que celui-ci était proche des sociaux-démocrates anticommunistes. Je crois qu’il va vite en besogne !Trotsky était très intelligent, beaucoup plus que Staline. C’était un fort joueur d’échecs, ce qui veut dire que son esprit était rompu à cette idée que pour gagner définitivement, il faut savoir parfois patienter avec des coups intermédiaires préparatoires !De même que Lénine avait eu l’intelligence de lancer la NEP pour mettre fin à la « grève par inertie » non seulement des « industriels » mais également des rares ingénieurs russes en leur permettant un revenu très supérieur à celui des simples exécutant ouvriers, Trotsky avait compris que les « moteurs » de l’agriculture n’étaient pas les anciens moujiks incultes et pieux, mais ceux qu’on a appelé en France avant la Révolution de 1789, des « coqs de village », des hommes dynamiques prêts « à se défoncer » à condition de s’enrichir. Pour Trotsky, il fallait attendre que l’école ait fait son travail pour que les paysans sans terre comprennent l’intérêt des coopératives alors que celles-ci ne faisaient pas d’eux des propriétaires terriens, ce qui était le rêve inaccessible de tout moujik.Et je pense qu’il avait raison. La dékoulakisation précipitée et violent entraîna une réaction qui engendra non seulement la famine mais aussi une totale hostilité aux bolchéviks venus des villes lointaines, lesquels ne se gênèrent pas pour commettre des abus sous le prétexte de combattre des « contre-révolutionnaires ». Cette hostilité fut également alimentée par l’interdiction brutale des pratiques religieuses alors que la foi était profondément ancrée dans les campagnes et aidait les gens à supporter la vie très dure qu’ils menaient.Cette haine sourde et cachée se réveilla avec l’arrivée des troupes allemandes en 1941 en Ukraine. Elles furent souvent bien accueillies mais sous l’effet d’un malentendu : les paysans croyaient que les nazis allaient instaurer une république indépendante qui distribuerait les terres aux paysans et restaurerait le foi dans toute sa splendeur.Ils ignoraient que les nazis rejetaient secrètement le christianisme et que Hitler voulait garder les kolkhoses des riches terres d’Ukraine pour en faire don aux chefs SS comme domaines de seigneurs, cultivés par des Ukrainiens redevenus serfs !Les Ukrainiens ayant compris cela se mirent à attendre la libération par l’Armée rouge qui fut aussi bien accueillie par les babouchkas que l’avaient été les Allemands auparavant !Cependant, un certain nombre d’individus poussés par l’antisémitisme traditionnel tombèrent dans la collaboration la plus servile puisque les gardiens des miradors de Tréblinka étaient Ukrainiens. Ceux qui survécurent à la fin de la guerre cultivèrent en secret ce pro-nazisme autour d’eux qui éclate aujourd’hui au grand jour avec le gouvernement fantoche de Porochenko.Je pense que tout ce passé est bon à connaître si l’on veut expliquer les comportements des uns et des autres aujourd’hui.