Bonjour,
Remarquable article Norbert, comme toujours. Les toutes
dernières Selmer « petites bouches » furent finies à partir de stocks non
assemblés venant de chez Selmer chez Jacques Favino et marquées Selmer
au tout début des années 50. Il raconte cette anecdote dans un entretien
qui est sur le site de Jean-Pierre. Une fois que la personne a appris
que c’était un assemblage Favino : elle a revendu la guitare !
http://www.favino.com/php/entretien-fr.php
Mario
Maccaferri a un passage discuté au Brésil, histoire de guitares en
matières synthétiques. Il semble aussi avoir fait la rencontre d’autres
luthiers : Romeo Di Giorgio et Reinaldo Proetti (surtout) . De cette
prétendue « collaboration » est née - bien tardivement, vers 1970 - une nylon rendue
célèbre par João Gilberto : la Tarrèga, mais le résonateur a varié d’un
système assez évolué à une simple bande entourant la bouche ovale.
Jamais Maccaferri ou Di Giorgio n’ont revendiqué de lien. Rita
Proetti en garde un souvenir, cela reste un souvenir plausible sachant
que Mario Maccaferri a d’abord pensé boyau. On peut l’avoir en version
industrielle (douteuse, sinon plus) ou sur bois anciens en commande
spéciale (25 000 r$ et port). Ces guitares ne sont normalement plus
exportées. Il en existe une version métal depuis assez peu (très douteuse, sinon plus)
Il faut aussi
souligner que Mario Maccaferri s’est, là avec une licence, tourné vers
Ibanez à la toute fin des années 70 pour sortir la MAC 10. Elle a vécu
en gros 5 ans. Il m’en reste une, celle que je possède date de 1982, sonne équilibrée et
reste « confortable » à jouer. Je ne la joue plus, elle est confiée aux bons soins d’un guitariste belge. C’est une bouche en « D » avec un résonateur puissant mais fin. Ibanez a
alterné de très bonnes productions, sur la fin de bien moins bonnes.
Beaucoup
de modèles à résonateurs originaux furent reconditionnés en grande
bouche, résonateur retiré et micro Stimer en souvent en place. Si on
ouvre un Stimer, sous le capot se cache une structure très voisine du
Charlie Christian de Gibson, avec un aimant moins volumineux.
J’ai
essayé au moins une vraie Maccaferri chez Pierre Beuscher : une
guitare pour main gauche très solide, je l’avais trouvé vraiment très dure.
C’était vers 1970, il en voulait déjà une fortune. Il y a un mythe Selmer, la sagesse doit être dans les propos de Jacques Favino : certaines furent - dans des mains expertes - des merveilles (celle de Crolla sonne vraiment bien), d’autres juste de bonnes guitares (Francis Lemarque en avait une assez quelconque).
Merci du partage.