La situation diplomatique entre
la Russie et l’Occident est comparable à celle qui opposait l’Allemagne
à ses ennemis à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
.
L’agence de presse russe La Pravda ("La
vérité" en russe) a récemment déclaré vouloir rendre publiques des
images satellites de Ground Zero, dans l’objectif avoué de prouver une
implication intérieure et américaine dans les attentats du 11 Septembre
2001. Depuis que la nouvelle a été reprise par le site Veterans Today, ainsi que par The Inquisitr.com,
la tension diplomatique et médiatique est montée d’un cran entre les
pays membres de l’OCDE et de l’Organisation de coopération de Shanghai.
Même si les prises de position diplomatiques (le double veto sino-russe à
une intervention militaire ouverte en Syrie)
et médiatiques (les déclarations de part et d’autre des organisations)
trahissaient déjà une tension palpable entre les deux blocs, nous sommes
en train d’atteindre un nouveau palier. Deux constructions orwelliennes
opposées du monde avec deux novlangues s’affrontent.
L’agence de
presse russe prétend donc avoir les preuves d’une implication américaine
dans les attentats du 11 Septembre, qui ont légitimé les opérations
militaires d’Afghanistan et d’Irak.
Si la presse d’État russe entend réellement fournir ces éléments, elle
devra aller jusqu’au bout, et ses contradicteurs aussi. La partie de
poker est donc engagée entre les deux camps. Quelles sont les cartes des
joueurs respectifs ? Poutine peut faire valoir qu’il avait prévenu
George W. Bush d’une opération malveillante imminente sur son sol le 9
septembre 2001, immédiatement après l’assassinat du commandant Massoud.
Il va vouloir démontrer que l’Axe du bien n’est guère celui que l’on
croit, et que lui-même, d’ailleurs, avait déjà lutté contre le
« terrorisme musulman » en Tchétchénie...
Snowden, un atout décisif
En
cela, il pourra évoquer le budget du Pentagone, plus vaste que celui de
toute l’Union européenne, de toute la Fédération et même de toute
l’Eurasie réunie. Il pourra également évoquer les violations des droits
de l’homme commises par ses ennemis, au chef desquels les incarcérations
arbitraires, la torture (« interrogatoire amélioré ») et l’espionnage à
outrance (en violation de l’article 12 de la Déclaration universelle des
droits de l’homme). Or, c’est justement au nom de l’abolition de ces
pratiques en Russie que l’Otan légitime son opposition à Poutine.
Enfin,
le président de la Fédération dispose d’un atout décisif : Edward
Snowden. Les informations que le lanceur d’alerte américain a rendues
publiques ne sont qu’une part infime de ce qu’il a intercepté, et la
Russie en a certainement analysé toute la valeur stratégique. Poutine va
prétendre démontrer formellement que le 11 Septembre fut aux États-Unis
ce que l’incendie du Reichstag fut au troisième Reich, ou encore
l’incident du golfe du Tonkin, par lequel le complexe
militaro-industriel américain avait justifié l’intervention au Vietnam.....
lire ici
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/idriss-j-aberkane/aberkane-le-pravdagate-une-guerre-froide-2-0-15-02-2015-1905159_2308.php