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Commentaire de hommelibre

sur L'appel de Manille ou l'art de la marche arrière


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hommelibre hommelibre 28 février 2015 09:56

@Yanleroc

Ce serait long à aborder ici, et je n’ai pas la compétence pour faire le tour du sujet.
En quelques mots : il me paraît logique que les humains veuillent utiliser la technologie pour contrer les effets d’une modification climatique. Et cela pourrait bien se passer, qu’on le veuille ou non, car je ne vois pas ce qui empêchera l’humanité de vouloir contrôler le monde. C’est déjà le cas dans d’autres domaines.

Les risques sont que les modifications prévues échappent à leur concepteur. Et de voir peut-être un emballement de rétroactions qui précipiteraient un refroidissement plus important que prévu.

Le climat étant naturellement variable, toute modification volontaire et directe à grande échelle pourrait modifier cette variation, sans que l’on sache ce qui en résultera. De plus, quelle référence de température faut-il prendre pour « figer » le climat ? Le XIXe siècle ? Trop proche du petit âge glaciaire, au sujet de quoi certains disent que le réchauffement actuel n’est que le rattrapage du froid commencé au Moyen-Âge. 1950 ? Et pourquoi pas 2010 ? Ou l’époque où la Bretagne faisait pousser de la vigne, ce qu’elle a arrêté quand le temps est devenu trop froid (c’est du moins l’une des raisons) !

Je ne suis pas convaincu que des épandages à grande échelle soient mis en oeuvre. D’ailleurs, si le ciel se voile parfois, cela n’empêche pas la chaleur de se manifester. Si cela se pratique, l’action est très lente tant l’espace à ensemencer est immense, et son action limitée faute d’un épandage à grande échelle. Je rappelle que pour faire baisser la température de l’hémisphère nord de 1° environ, l’explosion du Tambora en 1815 a éjecté 150 km3, soit l’équivalent de 150 milliards de kilos. Si des avions testent éventuellement des épandages de produits destinés à modifier le climat, on peut se demander combien il en faudrait et pendant combien de temps, avec quelle concentration de chimie, pour arriver de loin à concurrencer le Tambora. L’éruption du Pinatubo en 1991 n’a éjecté « que » 10km3, avec néanmoins un rafraîchissement temporaire. 10 km3 font quand-même 10 milliards de kilos. Cela en fait des avions !

Ces projets ayant pour cible l’ensemble de la planète font partie des interventions humaines à risque. Je n’y suis pas opposé par principe mais il faut impérativement anticiper. Je crois davantage à des actions plus limitées et plus locales, comme la ceinture verte en Afrique : une ceinture d’arbre est replantée pour éviter l’extension du Sahel. La reforestation est un moyen progressif et doux d’atténuer les risques d’échauffement. Ou à la possibilité de ramener de l’eau dans le Chott tunisien pour réhumidifier une région très aride.

Mais cela ne va pas dans le sens d’accepter le réchauffement comme une opportunité positive et de préparer des stratégies adéquates, ce que je préconise en même temps qu’une dépollution.


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