@Mohammed MADJOUR
Bonjour,

Vous touchez là une situation qui fait appel à une analyse dont l’ampleur me dépasse. Cette situation est (mais pas nécessairement dans cet ordre) politique, culturelle, économique et historique.

Le capitalisme mondial s’est internationalisé encore plus qu’il ne l’a jamais été. Le capital est mobile, alors que le travail ne l’est pas. Le capital peut être furtif, déguisé, et présente des aspects rationnels, édictant ses propres lois que d’aucuns appellent scientifiques. Il demeure un opportunisme de classe, s’accommodant de tous les régimes
.
Dans la lutte épique, homérique, entre le capital et le travail, on se trouve dans un état de défaite du travail. Les avantages conquis autrefois par le travail sont, plus que jamais, battus en brêche. Quelques progrès obtenus dans les pays pauvres se soldent par des régressions dans les pays riches. Pourquoi ? Quant au syndicalisme européen, il ne veut pas changer le monde, mais le gérer en prenant soin de ses adhérents, et d’eux seulement.

La culture consiste en un immense brassage de formes, d’expressions et de messages exprimant tantôt colère ou passivité, le tout voilé par des médias tantôt éblouis, tantôt anesthésiés par leur conformisme et leur verbiage. Ces mêmes médias veillant soigneusement à ce que rien d’urgent ne change. Chaos et bêtise se côtoient allègrement.

La situation économique n’offre rien de bien nouveau depuis... 30, 40, 50 ans ou plus ? L’économie s’est affranchie du politique et lui dicte sa loi, faisant ou défaisant les gouvernements, et ne se souciant en rien des effets pervers de ses règles « scientifiques ». Les intérêts particuliers se greffant allègrement sur l’intérêt général et pillant ainsi des populations entières.

Pour ce qui est du volet historique, nous sommes plongés dans une histoire en train de se faire et nous ne pouvons pas la prévoir. Ce serait un non sens que d’essayer.

Vous parlez de hors la loi. Mais, sachez que la loi et la morale sont deux différentes choses et qu’il y a eu, qu’il y a encore des lois immorales. L’Histoire en regorge. Crier à l’inconvenance est de peu de secours quand les lois sont édictées, grâce aux groupes d’influence, par les puissants anonymes de ce monde. Mais, je ne suis pas conspirationniste.

Ah, oui, les religions, j’oubliais. Mais, elles ne changeront pas la face du monde.

Tout cela n’étant pas très joyeux, j’en conviens.