J’ai bien aimé votre billet votre prétexte.
Chacun voit midi à sa porte, même et surtout avec les décalages horaires, c’est ça qui amène parfois des problèmes de compréhension.
Le problème, c’est la massification du tourisme.
50 nuances de brodequins, ça use énormément
Quand 3000 personnes passent tous les jours sur un sentier de montagne.
C’est une grande fatigue qui vous prend alors, vous fait demander ce que vous foutez là.
Vive les chemins de traverse, la modestie, ce qui ne porte pas de majuscule. Autant pour le pays que vous traversez que la conduite à adopter. On y gagne beaucoup. Ce n’est pas pour rien que les animaux cherchent à se fondre dans la nature.
Ne pas perdre de vue, que le trajet compte au moins autant que la destination, et qu’en l’abolissant on tue la moitié du désir, de l’exaltation, de la découverte serpentine.
D’autant qu’on porte la plus grande part de la richesse en nous.
Notre culture, notre passé nous influence sans cesse, nous montre des splendeurs là où le commun hausse les épaules.
Selon que vous arriverez dans une ville par les collines, ou par la vallée, vous la verrez différente, et je ne parle pas évidemment du moyen utilisé.
Le vélo m’aura mis en transe, alors que la voiture m’aura ballonné. Mais je parle de moi bien sûr. On ne parle du voyage qu’en ce terme.
Le « je » n’est pas un autre quand il est ailleurs.
Le voyage vous met face à vous, vos limites, vos vrais aspirations, vos capacités, tout en vous permettant heureusement, de tourner les talons. C’est là sa grâce, son sourire, après ces injonctions.
Moi j’aime bien aussi le hasard gouverner mes pas, en littérature comme en voyage assez mal préparé.
Pour ceux que j’ai préparés, je me suis planté. Il faut faire l’éloge de l’improvisation, sans lesquelles beaucoup de rencontres et de chocs impromptus ne peuvent exister.
J’aime bien le camping, pas seulement pour des raisons budgétaires, mais pour cette facilité qu’il offre, cette légèreté et le contact du sol et des aspérités. Une vieille nostalgie qui date de mon enfance, peut être. Quelque chose aussi de très atavique qui nous relie à l’homme premier nomade, faisant sa hutte pour le soir.
La Bresse, oui, pourquoi pas. Voilà exactement le style de pays que j’adore, car pas vraiment en pôle position touristique. Il y a quantité de trésors, dés que vous tournez le dos aux pancartes où l’on cherche à vous mener. Là vivent des gens heureux, pas encore fatigués par les nuées de touristes.
Beaucoup de vérités aussi dans les journaux de voyage. Des façons de remonter le temps, l’histoire, et aussi de suivre les pas d’hommes qui révèlent le plus profond d’eux mêmes.
Par exemple « Vogage avec Charley », de Steinbeck, que j’ai relu avec bonheur.
Et qui raconte le périple de l’écrivain vieillissant, avec son chien Charley, avec qui il ne parle que le français....