Je voudrais revenir sur cette notion de « masse critique », agitée par les écologistes incompétents et autres professeur Nimbus, pour faire peur. Cette notion ne veut pas dire grand chose, sortie de son contexte, et elle peut conduire des « professeurs » ignares à dire n’importe quoi.
Dans une réaction en chaîne, une fission provoquée par un neutron produit en moyenne plus de deux neutrons. Il y a donc une augmentation exponentielle de la population de neutrons, sauf si ceux ci sont absorbés par un matériau ou s’échappent du système. Le temps caractéristique de la croissance exponentielle (lié à la réactivité) dépend également de plusieurs paramètres, dont l’enrichissement (proportion d’Uranium fissile), la densité et la géométrie de la matière fissile.
La proportion de neutrons qui sortent du système (ce qui empêche leur multiplication) dépend de la densité, de la géométrie, et de l’épaisseur du matériau. D’où la notion de masse critique, celle qui, quand elle est atteinte permet de piéger les neutrons. Et qui fait référence à une forme condensée et continue. Que ce critère soit atteint localement, et il y a une augmentation brutale de la réactivité. Mais, dès que la chaleur produite disperse la matière fissile, la réactivité retombe.
On dit que c’est une excursion de puissance. Le temps caractéristique est de quelques millisecondes. Donc, une même masse de matière fissile, suivant son enrichissement, la géométrie, le mélange de matériaux absorbants, la concentration, ou en fonction du temps lors d’une excursion, peut être sous-critique ou sur-critique.
Ce dont l’éminent professeur ne tient pas compte dans son calcul de « bombe atomique » faite avec un corium contenant une grande quantité de matériaux de structure et de la matière fissile fortement dispersée et non-confinée.
Des excursions de puissance sont possibles et se sont produites : à Windscale dans les années 60 dans une piscine de stockage de combustible usé et probablement à Fukushima, et surtout à Tchernobyl, mais là c’est plutôt un accident de réactivité concernant l’ensemble du réacteur, pour des raisons longuement expliquées. Et dans ce dernier cas la dispersion de radioactivité a été surtout provoquée par l’explosion du graphite surchauffé qui s’est retrouvé à l’air libre.
De toute manière, l’objet de cet article était de parler des difficultés du secteur de l’énergie en Allemagne et pas de sûreté nucléaire. Et uniquement de ce problème, il me semble. Que l’auteur en soit remercié.
Mais les écolos ont été tellement émus de voir leur modèle idéal remis en question ne serait-ce que partiellement que, pris au dépourvu, ils ont répondu par les attaques habituelles sur le nucléaire français et par les délires habituels. Même l’artiste Isga a enfin obtenu des bons points pour sa condamnation péremptoire et définitive.