@alinea
Les traumas, c’est vrai qu’on peut tout de même les regarder en face, ou de biais, dans les rétroviseurs, et même en faire profit par là.
Regardez le petit Marcel, avec ses madeleines.
Je ne sais pas s’il se levait tard, mais en tout cas il se couchait tôt. La première chose qu’il dit, et ça donne un chef d’oeuvre dont la première pierre semble une banalité prodigieuse.
A la fin, c’est vrai, il ne se levait plus, tout à fait malade, mais néanmoins en pleine santé mentale, bien que je ’n’aime pas trop cette notion de santé mentale.
Un comble pour moi qu’est bossé toute ma vie dedans, ou peut être à cause de ça même.
Manger est vraiment la grande affaire,pour la santé, c’est plus que certain.
Trop de madeleines ou de viande vous gâte l’esprit et l’estomac quand on ne se contente pas de plaquer les impressions sur le papier.
La bonne santé ça ne se décrète pas ! Et tout comme la poésie, mieux vaut ne pas trop la nommer, si on ne veut pas la faire fuir.
Tout juste si ça se voit, dans une tache d’aquarelle, une sorte d’’équilibre instable.
Au fond y a rien de plus malade qu’un homme en bonne santé, si on veut bien admettre que la maladie n’est pas naturelle.
En ce moment je relis Montaigne, et je me ballade toute ma journée avec en esprit.
Montaigne par ci, par là.... Quand je lis un auteur, je le garde ainsi en moi. C’est tout près si ce ne sont pas eux qui me vampirisent., qui remettent les émotions que j’ai lu en perspective aux liens de la vie.
Montaigne comme vous avait la passion du cheval. Beaucoup de belles pages sur le voyage, la déambulation, l’assiette de la selle et son balancement qui permettent la rêverie féconde, faisant profit du paysage ...Des considérations qu’un cycliste ou un motard pourra reprendra à son compte.
Une chute lui a appris beaucoup de choses.
Il s’est approché de la mort, et l’expérience lui a été douce. Il ne faudrait pas excessivement craindre de mourir, nous dit il....
Néanmoins, comme disait la marquise de Branvilliers sur l’échafaud.
« Encore cinq minutes, s’il vous plait, monsieur le bourreau ! »