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Commentaire de philouie

sur « Où est Charlie ? » : le retour du fascisme et du totalitarisme sous le masque de la perversion narcissique


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philouie 19 mars 2015 09:20

@JL

Alinéa nous dit :
Je ne pense pas, personnellement et fruit de mon expérience, qu’un pervers narcissique puisse acquérir quel pouvoir politique que ce soit ; sa psyché est quasi trouée et il ne cherche qu’à la combler ; ainsi, la chose publique ne l’intéresse pas du tout.
Il y a un petit garçon qui joue au roi, et, pour se faire, se nourrit de l’énergie, de l’intelligence, de la créativité de l’autre.Mais il doit rester dans sa sphère de sécurité et ne pas rencontrer l’imprévu, le hasard, la controverse. Il n’aurait pas de réponse à cela.

Vous nous dites que le PN ne brigue pas le pouvoir et en citant Récamier qu’il avance suivant une ligne de moindre résistance.

Effectivement, ces éléments apportent un progrès dans ma compréhension : il est question de la distinction entre le pouvoir et la toute puissance.
Posons comme définition que le pervers narcissique est un tout-puissant imaginaire en raison de l’échec de la castration.
Le défaut de cette toute puissance est qu’elle a pour principal ennemi la réalité. Réalité représentée par l’autre ; deux toute-puissances ne pouvant coexister : pour une seule place dans le bus, s’il y a deux personnes, l’une s’assoie pendant que l’autre reste debout.
Cette toute-puissance est en réalité une fragilité puisqu’elle sera remise en cause chaque fois qu’elle sera confronté à la réalité de l’autre, à la toute-puissance de l’autre. L’autre est une souffrance pour le tout-puissant puisqu’il signifie que cette toute-puissance n’est jamais qu’imaginaire et en aucun cas réelle. (il n’y a de dieu que Dieu, n’est-ce pas.)
Dans Esther, Haman, obtient du roi, parce que celui-ci est faible, que tout le monde baisse le genou devant lui. Benoitement, j’avais interprété cela en pensant qu’Haman souhaitait être admiré pour sa grandeur : il avait une haute conception de lui-même et il fallait que les autres s’abaissent pour le glorifier. Ce que je comprends maintenant, c’est que l’acte de plier le genou est un acte de soumission envers la Toute-puissance : il faut que les gens montrent qu’ils renoncent à s’opposer à lui, à lui résister, à faire obstacle.
Ce que ne fait pas Mardochée et c’est ce qui le met en rage. Le message qu’envoie Mardochée à Haman est simplement de lui dire : non Haman, tu n’es pas tout-puissant, tu n’es qu’un homme, comme moi. et cela lui est intolérable.
On note qu’Haman ne s’attaque pas à Mardochée directement. Pourquoi ? Parce qu’il sait, au fond de lui, qu’il sera perdant. s’il attaque Mardochée, Mardochée résistera, et la souffrance d’Haman ne fera que s’amplifier.
Comme il ne peut agir directement, il va agir en manipulant le roi, qu’il sait faible et c’est le roi qui va aller au combat contre Mardochée, c’est le roi qui prendra en retour les coups et Haman restera intact, parce qu’il restera dans l’ombre. Il sauvera son sentiment de Toute-puissance en manipulant le Roi faible pour obtenir ce qu’il désire sans le risque de la perte : il préfère le rôle de conseilleur que celui de payeur. Il est plutôt BHL que Sarkozy


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