Le peu d’empathie que suscite votre texte, pourtant marqué au sceau du bon sens, démontre à suffisance que la pathologie génériquement nommée lepénisation
des esprits s’accompagne d’une arrogance dont le moins qu’on puisse en dire
qu’elle est un peu décalée avec la place réelle qu’occupe encore la France dans
le monde.
Avec des Français qui choisissent
l’acculture masturbatoire dont le frontiste moyen fait étalage avec une
suffisance qui le dispute à la sottise la plus ostensible, il n’est guère
douteux que le rayonnement de la France - déjà bien terni depuis l’ère Villepin
qui a jeté les dernières étincelles d’un feu qui se meurt - va encore se dégrader.
Persuader à un frontiste d’ouvrir l’école à l’étude de la langue arabe équivaut à agiter la muleta pour exciter le taureau ou à parler de culture devant Hermann Göring ( lequel se garda bien de sortir son révolver quand il fit main basse sur des œuvres d’art dans les pays conquis.
Que leur importe d’ailleurs à ces "
élites " frontistes, c’est leur nombril qui dicte une ligne politique qui
consiste à se fermer au monde sous prétexte de lutter contre la mondialisation.
Pourtant, il ne devrait pas être difficile
de comprendre que la France, barrée au nord par la Grande Bretagne et à l’est par l’Allemagne, ne peut
retrouver sa place dans le concert des nations qu’en partenariat avec les pays
du pourtour méditerranéen. Là devrait se déployer le génie de son ambition.
Il faudrait pour cela secouer les chaînes de l’UE devenue le bras administratif de l’empire germanique.
Redéfinir, toutes choses restant égales donc
sans nostalgies colonialistes et sans autre ambition que d’être la conscience
morale de ces états qui sont demandeurs d’un partenariat poussé avec la France,
une sorte de « mare nostrum ».
Ce qui suppose que l’on adopte vis-à-vis de
la culture arabo-musulmane une autre attitude qu’une condescendance pleine de
morgue et encore moins ce rejet primaire qui n’est malheureusement pas que
l’apanage du Front National.
Un des rares hommes politiques à avoir
compris que l’avenir de la France ne passe pas par une pâle imitation du modèle
germanique ( qui aura d’ailleurs toujours quelques longueurs d’avance ) mais
s’ouvre sur la Méditerranée, c’est Jean-Luc Mélenchon.
De l’avoir dit, il paie aujourd’hui le prix car il n’est pas bon d’avoir raison quand tout le monde vous donne tort.
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