Je ne trouve pas cette tradition de très
bon goût mais le bon goût est la chose au monde la moins bien partagée,
néanmoins en faire un sujet de polémique me semble pusillanime.
Le ministre Reynders est un arriviste dont
les dents ont déjà rayé beaucoup de parquets sans qu’il atteignît son but
ultime : devenir Premier Ministre du royaume.
Suite aux dernières élections qui ont vu le
triomphe de la Droite flamande dure, indépendantiste de surcroît, Reynders était prêt aux plus lâches
compromissions pour complaire à la majorité flamande ( dont la plus forte
composante manifeste une répulsion ouverte à l’égard de la Belgique en général
et des Francophones wallons en particulier ).
Las ! il s’est trouvé dans son parti
quelqu’un qui l’a devancé dans l’abaissement, quelqu’un pour qui il
affiche au demeurant un souverain mépris car, en plus d’être arriviste, le compère est
volontiers méprisant. Très élitiste d’autant qu’il se voit volontiers comme le mètre étalon de cette élite.
Exit donc le poste de Premier Ministre, il se contentera des Affaires étrangères auxquelles il est d’ailleurs étranger, se contentant de répéter la bonne parole européiste : ça ne mange pas de pain et c’est sans grand risque.
Plutôt que de l’attaquer parce qu’il se
prête à des manifestations de folklore, survivance d’un temps qui n’est plus et
qui souligne finalement de manière crue la faillite de l’entreprise coloniale,
c’est la politique à laquelle il collabore qu’il faudrait dénoncer, une politique à laquelle la
minorité francophone n’adhère pas et qui est toute entière articulée sur la
démolition des services publics et le grignotage insidieux mais continu de la
Sécurité Sociale de plus en plus délestée de sa fonction d’amortisseur.