Toujours le même discours sur la dette
visant à culpabiliser non les détenteurs de la dette, ceux-là vous saluent
bien, merci ! mais les classes moyennes et populaires accusées de creuser le
déficit à cause des chiches aides qu’ils perçoivent et invitées à se serrer la
ceinture, cran après cran.
Auparavant, on se donnait encore la peine de cerner
le périmètre de la dette qui se répartit en plusieurs postes d’importance
variable : les aides sociales, celles qui sont dans le colimateur, les
investissements - militaires, pour les
infrastructures, pour l’Education nationale, etc... - dont on peut apprécier
l’utilité dans un sens ou dans l’autre.
Pour prendre un exemple simple et encore proche à nos mémoires : les fameux portiques démantelés par la
Ministre de l’Ecologie (! ) Ségolène Royal sous la pression des lobbies des
transporteurs routiers laissent une ardoise à la collectivité. C’était pourtant
une mesure de salubrité publique.
Aussi bien chacun ( ou presque ) s’accorde pour affirmer qu’il est urgent pour des raisons climatiques de
favoriser le ripage d’un maximum de marchandises vers le rail ou la voie d’eau
( moins gourmandes en énergie fossile donc moins polluantes ). Je n’évoquerai que
pour mémoire la nuisance du charroi routier en terme de fluidité du trafic sur nos
routes.
Ce constat suppose d’ouvrir des lignes de
crédit ( donc de la dette ) considérables pour investir dans le transport
ferroviaire et multimodal ou pour la mise au gabarit des canaux de
France.
Peut-on imaginer un seul instant que tous
ceux qui sont au service des lobbies concurrents ne vont pas pousser des cris
d’orfraie au nom de la sacro-sainte dette ?
Par contre, l’ardoise n’est jamais prise en
compte que produisent des politiques publiques qui négligent pour des raisons
de diète budgétaire d’investir dans des instruments de prévention des risques,
voire de maintenir en état de fonctionner ceux qui toussotent sous les coupes
budgétaires .
Napoléon III - à qui on commence tout de
même pas rendre un peu justice - a été
celui dont le règne a été marqué par un premier grand mouvement de modernisation de la
France invitée à rattraper son retard sur l’Angleterre ; son règne fut marqué par un
développement industriel, économique et financier ( coucou ! revoilà, la
dette )
Nul doute que s’il eût dû se plier aux
injonctions d’un modèle supranational psychorigide comme l’UE, le visage de la France n’eût pas connu
cette mutation dont le Paris hausmanien est l’archétype.