@Jean-Yves ARCHER
Je me suis très mal exprimé si vous avez pensé que je vous prêtais ces idées de déclinologues.
J’avais simplement l’intention d’enfoncer le clou sur la relative « objectivité » de toutes les prévisions en matière économique.Vous avez utilisé un procédé assez usité dans ce monde de la prévision économique, ce qui n’est pas un reproche en soi, consistant à la reprise d’argument conjoncturel ou ponctuel, en l’occurrence la fusion Lafarge-Holcim, pour essayer d’apporter de l’eau au moulin sur votre discours de la nocivité de cette baisse de l’Euro.
Il est courant que l’économiste expert choisisse seulement les éléments qui peuvent contribuer à la confirmation de ses propos. Lors de la crise grecque, que d’experts n’ont essayé de démontrer qu’il était incontournable de « serrer » la ceinture. Le résultat ne s’est pas fait attendre, la Grèce est tombé au plus bas, son PIB a chuté. Que n’entendions nous pas sur les qualités de la restriction budgétaire, de la baisse des revenus des ménages, de la baisse des services sociaux, ... Tout d’un coup, après le vote, les institutions ont revu leurs positions, les experts ont rangé leur compétence pour la ressortir au premier coup qui suivra.
Aujourd’hui, la prêtresse auto proclamée experte sur le déclin de la France, j’ai cité Agnès Verdier-Moligné publie « On va dans le mur ! ». Sur tous les médias la doxa des déclinologues remplace le discours mesuré, la difficulté de prévision dans un monde aussi mondialisé, la relative impuissance des politiques sur les évolutions économiques. N’étant pas masochiste pour un sou, je n’ose aller consulter ses propositions incontournables pour que l’on ne rentre pas dans le mur.
Donc dans ce climat plus que brumeux ou la conviction personnelle et en rien étayée devient la régle, j’essaie à ma très humble place de relativiser ce discours. J’ai toujours en tête ce que me disait un prof d’économie qui disait « Faites le tour de toutes les prévisions, vous aurez une idée précise de ce qui ne se passera pas. ». C’est facile, je l’admets, mais plus modeste et realiste.