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Commentaire de P-Troll

sur 1958 : L'impérialisme militaire français à la croisée des chemins


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Séraphin Lampion P-Troll 1er avril 2015 15:05

Alors qu’en 1920, le PCF avait adhéré à la IIIe Internationale, dont la huitième enjoignait aux partis communistes de soutenir « non en paroles mais en actes » tout mouvement d’émancipation dans les colonies, d’exiger « l’expulsion des impérialistes » et d’entretenir « une agitation continue dans l’armée contre l’oppression des peuples coloniaux », sa position n’était plus la même à la libération : parti de gouvernement associé aux fastes et aux décisions du pouvoir, le PCF entend donner l’image d’une organisation responsable, soucieuse de l’intérêt national et de la grandeur de la France. Il plaide pour la cohésion de l’Union française et pour la pérennité du lien établi entre la République et ses possessions d’outre-mer.

Puis, lors de la réunion secrète des partis communistes européens tenue à Szklarska-Poreba, en Pologne, en 1947, le PCF se voit enjoint d’adopter une attitude d’opposition radicale à la politique coloniale du gouvernement français.

En 1958, sa campagne pour le « non » au référendum s’accompagnait d’une exigence d’indépendance immédiate pour les colonies. En Afrique, où il avait perdu son influence, le PCF s’en tint à l’accusation de «  néocolonialisme » pour définir les relations entre la France et ses anciennes possessions.

Pendant la guerre d’Algérie, après avoir soutenu un temps les manifestations de rappelés ou d’appelés, le Parti déconseille formellement les formes individuelles de lutte contre la guerre insoumission, désertion ou d’aide active au FLN. Hostile à toute initiative qui ne viendrait pas de ses rangs, à toute manifestation dont l’appareil ne contrôlerait pas l’ordonnancement ou les slogans, le PCF prend le risque de se couper de ses éléments les plus jeunes et des étudiants, qui n’apprécient pas une telle caporalisation. La poussée gauchiste de 1968 est en germe dans cette incapacité du Parti à se départir, tout au long du conflit algérien, d’une certaine équivoque et d’un excès de prudence. Sans doute ses virages stratégiques et ses reculs tactiques, l’opportunisme choquant de certaines de ses positions sont-ils dûs à des réactions aux manœuvres parisiennes pour l’évincer de la scène politique comme l’article le montre, mais ces louvoiements incompréhensibles pour sa baseont fini par lui coûter sa propre existence.


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