Michel Eltchaninoff
n’est pas à proprement parler un « journaliste ». C’est un idéologue
allié pour la circonstance aux néo-conservateurs nord-américains, dont la
devise pourrait se résumer à « domination totale des Etats-Unis sur le
monde, ou la guerre ». Une idéologie qui menace la sécurité de l’Europe et
du monde.
Pourquoi
cette alliance bizarre d’un idéologue qui fut naguère plus proche d’un Régis
Debray que d’un BHL comme le rappelle l’article ? Difficile de répondre.
Carriérisme ?
Je ne le crois pas, bien que je ne connaisse pas Eltchaninoff. Mais ses
origines et son environnement le rattachent à une famille de pensée chrétienne
orthodoxe de l’émigration russe blanche plus idéaliste qu’intéressée (néanmoins
longtemps soutenue par les USA). Son père, un type courageux, a lutté contre le
soviétisme à une époque où il y avait quelque risque à le faire.
Philosophie ?
Peut-être. Dans ce vieux débat entre occidentalistes et slavophiles, Eltchaninoff
a choisi son camp, radicalement, sans être trop regardant sur les méthodes de
combat, comme le souligne l’article.
Mais le
monde a changé. Il ne s’agit plus de l’Europe telle que la concevait un occidentaliste
réputé, Wladimir Weidle. Le contexte a
totalement changé. Eltchaninoff en est resté aux XIXème et XXème siècles. Il
refait le combat de son père contre l’URSS.
Qu’il ouvre
les yeux : l’Europe a été détruite par la guerre entre le fascisme et le communisme. La superpuissance
qui a pris le relais utilise l’Europe comme marchepied (fuck the EU) pour
promouvoir ses intérêts globaux, ses objectifs de domination. Et Poutine n’est
pas Staline. C’est un conservateur libéral qui tente de promouvoir, avec les
BRICS, une alternative au monde unipolaire à vocation totalitaire qui se met en
place. Le père de Michel Eltchaninoff serait peut-être aujourd’hui du côté de
Snowden.