@PV
ah, ça fait du bien de relire du mamie Dolto. et oui, mamie Dolto, c’est comme ça qu’on l’appelle chez nous, pour vous dire le profond respect qu’on voue à cette dame au cœur immense plein d’intelligence.
ça doit bien faire 20 ans, que je n’ai rien lu d’elle, mais c’est toujours un même plaisir : dès les premières lignes on sent sa très grande force : « les enfants tués qu’en faites vous ? Et bien je n’en fais plus rien parce qu’ils sont morts ». paf, prend ça. On sent tout de suite qu’elle n’est pas là pour faire dans le sentimentalisme ou dans l’apitoiement. c’est autre chose.
En lisant cette interview, je m’aperçois que la réponse précédente que je vous ai fait convient parfaitement. pas grand chose à y ajouter.
Je crains que si vous ne lisez dans ses propos qu’un discours de gros beauf, c’est surtout que vous en faites une lecture de gros beauf.
Q. « C’est bien parce que la société lui donne cet enfant comme un objet qui lui appartient, que le père frappe son enfant »
Oui, mais répondre oui à cette question, c’est justement faire de l’enfant un objet. Or Dolto n’est pas à la place du juge, qui juge des personnes comme d’objets et des faits selon leur apparence, non Dolto est thérapeute et son but est de restituer le sujet. Chez Dolto la violence est une relation et comme toute relation d’amour, une relation entre sujets.
Et Dolto se tourne vers la victime comme sujet : qui es-tu toi ? qu’elle est ta place dans cette histoire ? pourquoi acceptes-tu d’être battu ? N’as tu pas une vie propre qui ne soit pas dans la dépendance de celui qui te bats ?...". La victime n’est pas simplement une victime, objet que l’on catalogue dans une rubrique imaginaire, non la victime est d’abord une personne qui doit s’approprier sa vie.
Faire grandir. un objet ne grandit pas. un sujet oui, quand il est pris comme sujet, quand il accède à la conscience d’être sujet.
Et elle apporte des solutions. l’éducation. Pourquoi l’éducation ? Parce que l’éducation est castratrice et qu’elle permet de sortir de la relation de dépendance.
Alors les choses qui sont dites là, sont à la fois simples et profondes. Elles peuvent choquer parce qu’elle retourne le point de vue habituel qui est de traiter les personnes comme des objets.
Bien sûr, si vous en faites lecture au bistrot au milieu de gros beaufs qui n’y comprennent rien, vous n’aurez que des réactions de gros beaufs comme la votre.