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Commentaire de Philippe VERGNES

sur Le mystère Freud : Freud Vs Racamier ou l'énigme de la perversion narcissique


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Philippe VERGNES 2 avril 2015 22:49

@ philouie,


« la place du sujet, ce n’est pas la place du sujet dans la société. rien à voir. »

Développer ce point s’il vous plait, et je vous répondrais.

« Vous dites que Dolto méconnaît la relation d’emprise. »

Absolument !!!

Je dis, je confirme et je maintiens contre vent et marée (jusqu’à ce qu’une théorie vienne suppléer celle de la perversion narcissique ce que les futures découvertes ne manqueront probablement pas de faire un jour.) Mais une grande part des praticiens de toutes obédiences et les psychanalystes orthodoxes ignorent également ce fait-là.

C’est parfaitement visible (et lisible) dans l’interview de F. Dolto donnée en lien ci-dessus.

« Effectivement, parce que parlez de relation d’emprise, c’est parler de l’emprise qu’a le bourreau sur la victime... »

Oui !

« ... c’est donc se placer du coté du bourreau et voir la victime comme un objet. »

NON !!!

Tout au contraire.

« Non, du point de vue du sujet, il faut parler de relation de dépendance. Vous savez la relation d’attachement, qui fait que l’enfant est d’abord dépendant. mais il faut qu’il y ai détachement, indépendance, autonomie. »

Heu... ça fait plus de je ne sais combien de temps que je parle de la théorie de l’attachement, vous savez, celle qui a justement permis, bien avant qu’elle ne soit formalisée, d’aboutir à la théorie de la perversion narcissique. Si vous aviez suivis attentivement au lieu de vouloir disqualifier et dénigrer tous mes écrits, vous l’auriez peut-être relévé.

« C’est l’éducation, mais ce qui prime c’est la relation de dépendance. Sur laquelle se greffe, certes, une relation d’emprise, mais la relation d’emprise étant également une relation de dépendance. »

Je vous sens très confus : manifestement vous ignorez ce qu’est la relation d’emprise. Il n’y a pas d’emprise si la figure d’attachement (le « caregiver ») a dispensé un maternage adéquat aux besoins du « careseeker » (l’enfant en demande de maternage). L’emprise ne s’installe que dans certains cas d’attachement pathogénique. (Que peut bien signifier « relation de dépendance » ? Concept fourre tout pour expliquer tout et rien qui rend bien service à de nombreux psys ne comprenant rien à la relation d’emprise.) 

« Vous parlez de traitement préalable, de désintoxiquer la personne d’avoir été traité en objet, vous nous donnerez vos recettes. »

Si vous me le demandez, avec plaisir. C’est l’article qui m’a valu le plus de retours positifs et de remerciements : Quelle prise en charge pour les victimes de violences psychologiques ? (Il est fortement recommandé de lire la première partie au préalable pour se familiariser avec certains concepts : Perversion narcissique et traumatisme psychique - L’approche biologisante. Et il est même fortement conseillé de lire ces articles plusieurs fois avec attention pour en saisir tout leur sens et leur portée.)

« Vous parlez de redonner à la victime sa place dans la société. Alors oui, ce qui est nécessaire, face à toutes les relations de dépendance, c’est la renarcissisation, et en particulier, en créant du lien sur le tissu social. C’est le rôle des associations comme les alcooliques anonymes. »

Je suis bien d’accord étant moi-même assez impliqué dans le milieu associatif.

« Les sectes fonctionnent sur ce principe également : il s’agit de déplacer la dépendance, en l’ouvrant sur les autres. »

Les sectes, les partis politiques (à un degré moindre), certains groupes, certaines institutions, etc., etc., etc. Tout est une question d’intensité, de fréquence et de durée.

« En ce qui concerne la violence sur enfant, il y a les enfants morts, il y a les enfants battu, mais ce n’est pas le fond du problème. ce n’est que la partie visible de ce que l’on pourrait communément appeler la maltraitance infantile : il n’y a pas nécessairement viol, il n’y a pas nécessairement des coups. c’est quelque chose de beaucoup plus silencieux. »

Et ben pardi... c’est ce que j’arrête pas de dire. Les violences physiques et sexuelles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Le reste relève... de la perversion narcissique (ou des pathologies narcissiques perverses). Cette théorie donne l’origine du problème encore faut-il la connaître pour ce qu’elle est et non pas pour ce que certains déclarent qu’elle est tout en étant pas. (J’ai assez donné de définitions concernant ce sujet en près d’une vingtaine d’articles y faisant référence.)


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