Si la RATP est un service public, c’est Metrobus, société privée, qui gère le réseau publicitaire de ce service public. En tant que telle, elle n’a pas à avoir de jugements de valeur sur le fond ni sur la forme des publicités, en dehors du respect des lois en vigueur (et d’un vague « code déontologique »). « Les Prêtres » sont un groupe de curés (qui chantent comme des casseroles, mais là n’est pas la question) produits par TF1, société privée. Ils font un concert (sans financement public) en faveur de persécutés chrétiens (persécutés parce que chrétiens), et le font savoir par une campagne d’affichage. Il n’y a jusque là aucune entorse à la loi de 1905.
"Mais au titre de l’égalité, la RATP acceptera-t-elle demain de placarder
des affiches appelant à un spectacle de solidarité avec les
Palestiniens massacrés à Gaza, avec les chiites yéménites bombardés par
l’Arabie saoudite, avec les « mécréants » condamnés au fouet dans ce
pays ou avec les syndicalistes brûlés vifs à Odessa par les néonazis
alliés de Kiev ?«
Oui, bien sûr. Mais non pas »au titre de l’égalité", la RATP n’ayant pas de légitimité à faire le tri dans les campagnes de publicité (ni même d’intérêt à le faire). Après, on peut se poser la question de savoir si organiser des concerts n’est pas un moyen un peu dérisoire d’aider une population persécutée, mais c’est une autre histoire (Imaginez un concert de Patrick Bruel en 42 en faveur des Juifs d’Europe).
"Veut-on réellement la solidarité avec les peuples ou souhaite-t-on
importer encore un peu plus la guerre intercommunautaire en France afin
d’occulter les antagonismes DE CLASSES qui déchirent notre société
percluse d’inégalités ?"
C’est déjà plus intéressant. Mais vous ne ferez croire à personne que la guerre intercommunautaire en France puisse être le fait de quatre chanteurs du dimanche, fussent-ils en soutane.