En admettant que la querelle entre
l’ancien et les modernes fût autre chose au FN qu’un rideau de fumée, reconnaissons
au moins au vétéran de l’Extrême-droite une cohérence qui fait défaut à sa
fille et à son entourage.
Il reste fidèle à une pensée structurée autour du
mythe de la pieuvre qu’il suspecte non seulement de contrôler la banque et les
médias mais de décider du politiquement correct.
Maurassien, il se nourrit de ces intellectuels
d’Extrême-droite de l’avant-guerre qui ont encore aujourd’hui une indéniable aura
où le talent faisait oublier la vilenie des idées : Maurice Barrès, Léon
Daudet, Drieu la Rochelle, Céline, Robert Brasillach sont tout de même des
pointures qui laissent loin derrière elles les supplétifs qui alimentent
l’intellect de la Marine : des Zemmour, des Finkielkraut., on est tombé bien
bas, d’où l’obligation de ratisser large avec une inconséquence doctrinale potentiellement dévastatrice..
Il est clair que le Rassemblement Bleu Marine en jouant la
dédiabolisation du Front National,canal historique, perd aussi de sa substance :
c’est un rassemblement fourre-tout d’aigris de toutes sortes, dont les intérêts
sont contradictoires, unis seulement par la détestation du monde qui change
en les abandonnant sur le bord du chemin.
En l’occurrence, il ne me semble pas illégitime - quoique manifestement fort peu recommandé - de se demander si, en matière de Shoah, on ne
commence pas à en faire trop avec une hiérarchisation de certains morts qui ont
tendance à éclipser tous les autres.
Que ce génocide ait été un drame
innomnable, une abomination, est incontestable
mais c’est aussi une partie d’un jeu de massacre où les morts se comptent par
dizaines de millions et ont droit à une égale commisération.