J’ai envie d’ajouter quelque chose, qu’Aurélie, vous ne serez pas en mesure d’entendre aujourd’hui.
Dans l’état de nature, nous mourrions de choses presque anodines pour la médecine d’aujourd’hui ; les antibiotiques, la chirurgie sauvent des vies qui, il n’y a pas si longtemps, n’auraient pas été sauvées.
Pour la naissance, c’est pareil ; la seule différence est que lorsque nous mourrions d’une péritonite, d’un oedème pulmonaire,etc, rien alors n’aurait pu nous sauver.
L’intolérable tient tout entier dans ce fait : nous savons, nous pouvons, et nous ne faisons plus pour de sombres histoires de profits, de rentabilité.
À ce moment de notre civilisation où, par exemple, les maladies nosocomiales sont la première cause de mortalité en Allemagne et aux USA, et parce que nous en connaissons les causes , les mêmes qui ont empêché votre enfant de vivre, il faut se poser la question :
Il y a cinquante ans, votre enfant ne serait pas né ; il y a dix ans encore, on l’aurait sauvé ; aujourd’hui, non. Il y a quelque chose d’insoutenable dans ce progrès qui régresse et qui n’est pas là pour tous.
Le ministre n’y est pour rien, si elle est ministre, c’est qu’elle n’est qu’un pion, volontaire certes, dans cette décadence.
Et puis, il y a le destin personnel, les épreuves que l’on doit surmonter, et nous n’avons pas le choix, c’est là, à cet endroit qu’il faut trouver son chemin. Nous n’aurons pas gain de cause, politiquement, avant longtemps, aussi il nous faut trouver la force de faire face comme si nous étions seuls au monde, sans secours, sans recours ; c’est le plus important. Ensuite, enfin, ne jamais oublier que la politique régit nos vies et que c’est à nous de la dicter.